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"On ne se sort pas d'une difficulté dans laquelle on s'est mis soi-même en faisant des annonces de cette nature"

Michel Sapin a critiqué le projet du gouvernement britannique.

Michel Sapin a critiqué le projet du gouvernement britannique. - Mandel Ngan - AFP

Michel Sapin, ministre des Finances, critique le projet du gouvernement britannique de baisser l'impôt sur les sociétés à moins de 15%.

Michel Sapin apprécie peu les efforts du Royaume-Uni pour contrer les possibles effets négatifs en cas de Brexit. Le ministre des Finances a, en effet, vertement critiqué le projet du gouvernement britannique de ramener l'impôt sur les sociétés (IS) Outre-Manche à moins de 15%. "On ne se sort pas d'une difficulté dans laquelle on s'est mis soi-même en faisant des annonces de cette nature", a jugé lors d'une conférence de presse Michel Sapin, pour qui "dans l'Union ou pas dans l'Union, chacun doit avoir un comportement amical".

"D'ailleurs je ne suis pas du tout persuadé que ce soit une bonne chose pour la Grande-Bretagne de répondre à une difficulté de crédibilité, d'attractivité financière, par des mesures d'ordre fiscal", a-t-il ajouté.

Le ministre britannique des Finances George Osborne a dit la semaine dernière vouloir ramener l'impôt sur les sociétés au Royaume-Uni sous la barre des 15%, pour encaisser le choc du vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union Européenne.

"Rapprochement des taux par rapport à la moyenne européenne"

Le taux au Royaume-Uni, actuellement de 20%, s'approcherait ainsi de celui du champion européen en la matière, l'Irlande (12,5%), et s'éloignerait un peu plus de celui de l'Allemagne (près de 30%) et de la France (33%).

Interrogé sur le taux français, Michel Sapin s'est dit favorable à "ce que la France s'inscrive dans une trajectoire de rapprochement des taux par rapport à la moyenne européenne", aujourd'hui de 28%. "Dans le contexte post-brexit", cette convergence fiscale est "indispensable", a-t-il jugé.

Dans la foulée des déclarations britanniques, le patron du Medef Pierre Gattaz avait appelé mardi dernier à abaisser la fiscalité sur les entreprises en France. "Je ne dis pas qu'il faut aller à 15% d'IS", mais "si vous êtes trop éloignés de la moyenne, vous avez vos compétiteurs qui gagnent", avait-il estimé.

D. L. avec AFP