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Quand la Chine s'en prend à la viande canadienne

La Chine a demandé au Canada de suspendre immédiatement les exportations de viande canadienne à destination de son territoire à la suite de la découverte de faux certificats d'exportation.

La Chine a demandé au Canada de suspendre immédiatement les exportations de viande canadienne à destination de son territoire à la suite de la découverte de faux certificats d'exportation. - Wu Hong-Pool-AFP

La Chine a demandé au Canada de suspendre immédiatement les exportations de viande canadienne à destination de son territoire, à la suite de la découverte de faux certificats d'exportation. Les relations entre Ottawa et Pékin se sont dégradées depuis l'arrestation en décembre 2018 à Vancouver d'une dirigeante de Huawei.

Dans un contexte de relations bilatérales très tendues entre la Chine et le Canada, le gouvernement canadien a confirmé que l'agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) avait "identifié un problème ayant trait à de faux certificats d'exportation qui pourrait avoir une incidence sur les exportations de produits du porc et du boeuf vers la Chine", et qu'elle tentait d'y remédier.

À la suite de cette révélation, la Chine a demandé au Canada de suspendre immédiatement les exportations de viande canadienne à destination de son territoire.

Le Canada a diligenté une enquête

"Pour assurer la sécurité des consommateurs chinois, la Chine a pris des mesures préventives urgentes et demandé au gouvernement canadien de suspendre la délivrance des certificats pour la viande exportée vers la Chine à compter du 25 juin", explique l'ambassade de Chine à Ottawa (capitale fédérale du Canada) sur son site internet.

L'agence canadienne d'inspection des aliments "a pris des mesures pour remédier à la situation", a de son côté assuré la ministre canadienne de l'agriculture Marie-Claude Bibeau. Un responsable gouvernemental a précisé que la police canadienne avait ouvert une enquête pour déterminer d'éventuels agissements criminels.

Une crise sans précédent entre les deux pays

Les relations entre Ottawa et Pékin traversent une crise sans précédent depuis l'arrestation le 1er décembre 2018 à Vancouver d'une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou (fille du fondateur de l'entreprise), accusée par les États-Unis d'avoir contourné les sanctions américaines visant l'Iran.

Depuis cette arrestation, les autorités chinoises ont arrêté deux citoyens canadiens qu'elles soupçonnent d'espionnage, et en ont condamné à mort deux autres pour trafic de drogue. Pékin assure que ces mesures sont sans lien avec l'affaire Huawei.

Interrogé pour savoir si la suspension des exportations de viande constituait une mesure de rétorsion, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué ce mercredi que les autorités chinoises avaient agi "conformément à la loi" afin "d'assurer la sécurité alimentaire".

Frédéric Bergé avec AFP