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Mark Zuckerberg annonce que s'il le fallait, "Facebook se retirera du projet" pour sauver Libra

Mark Zuckerberg.

Mark Zuckerberg. - AFP

Auditionné par le Congrès américain, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, s'est montré ouvert à la possibilité de réviser son projet de monnaie numérique s'il ne parvenait pas à obtenir tous les feux verts nécessaires.

Une fois de plus, Mark Zuckerberg a troqué son sweat à capuche pour un costume cravate pour aller à Washington. Cette fois, il s'agissait de défendre le Libra devant les membres du Congrès américain dont une partie réclame déjà l’abandon. Pendant près de trois heures, le fondateur et patron de Facebook a tout fait pour éviter un bras de fer. Il a promis d’attendre le feu vert de tous les régulateurs américains avant de lancer sa monnaie. Y compris à l'étranger. Il se dit aussi prêt à retarder le lancement de Libra prévu en 2020.

Mais malgré tout, il reste convaincu que Libra a sa place. "Quelque chose doit être construit, mais je comprends que nous ne sommes pas le messager idéal", a-t-il admis.

Face à l'inquiétude d'une possible déstabilisation du dollar, "Zuck" estime qu'au contraire le Libra pourra protéger les intérêts américains face à l'arrivée probables de cryptomonnaies chinoises. Libra "permettra de perpétuer la prédominance du dollars" dans le monde, assure le jeune milliardaire.

Par contre, il n'est pas pour un alignement sur le dollar seul. Il concède que ce serait plus simple du point de vue des régulateurs, mais que la nouvelle monnaie serait "peut-être moins bien accueillie dans certains endroits si elle était basée à 100% sur le dollar". Dans sa forme actuelle, la cryptomonnaie serait basée à 50 % sur le dollar américain, 18 % sur l'euro, 14 % sur le yen, 11 % sur la livre sterling et 7 % sur le dollar singapourien.

"L'association Libra est séparée de Facebook"

Quant à l'influence de Facebook sur le projet, il a répété que le Libra est gérée par Calibra, une association indépendante (composée d'entreprises et organisations à but non lucratif). "L'association Libra est séparée de Facebook. Si je vois que nous n'arrivons pas à continuer en accord avec les principes que j'ai établis, alors Facebook se retirera du projet", a précisé Mark Zuckerberg.

Cet argument va-t-il convaincre les Américains? Rien n'est moins sûr. Mais il est certain qu'il rassure pas les Européens. En début de semaine, Bruno Le Maire, le ministre français de l’économie, a annoncé que la France, l’Italie et l’Allemagne préparaient ensemble une série de mesures pour l’interdire en Europe.

Ce front mondial anti Libra des Etats a déjà découragé des partenaires de la première heure parmi lesquels PayPal, Visa, Mastercard et eBay de poursuivre l’aventure.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco