BFM Business
Monde

Les exportations permettent aux Etats-Unis d'afficher une croissance insolente en ce début d'année

Donald Trump fait un clin d'oeil

Donald Trump fait un clin d'oeil - SAUL LOEB / AFP

À 3,2%, la croissance américaine au premier trimestre a dépassé les attentes des analystes. Le président américain a réagi, assurant que l'économie américaine "se porte très bien".

Le président des États-Unis Donald Trump a loué ce vendredi le chiffre "incroyable" de la croissance américaine au premier trimestre, qui, à 3,2% en rythme annualisé, a largement dépassé les projections des analystes qui misaient plutôt sur 1,9% après 2,2% au 4e trimestre. 

"C'est un chiffre incroyable", a déclaré Donald Trump depuis la base militaire d'Andrews, proche de Washington, avant de s'envoler pour l'Indiana. "Nous avons une fantastique croissance et une inflation très très basse. Notre économie se porte très bien", a-t-il ajouté.

Croissance tirée par la balance commerciale

Face aux prévisions modestes des analystes, l'économiste en chef de la Maison Blanche, Larry Kudlow, avait assuré en début de semaine que la croissance du trimestre d'hiver, en général plus faible que le reste de l'année, serait "proche de 3%". C'est l'amélioration de la balance commerciale, alors que le gouvernement de Donald Trump est en plein bras de fer avec la Chine, qui a notamment tiré cette expansion du Produit intérieur brut (PIB). La croissance est également liée à la progression des investissements des entreprises, notamment dans les stocks.

Sur le trimestre, les exportations ont progressé de 3,7% et les importations, qui représentent un coût pour le PIB, ont diminué d'autant permettant aux échanges commerciaux de contribuer pour 1,03 point à la croissance. Les investissements des entreprises ont progressé de 2,7%, plus faiblement qu'au trimestre précédent, mais avec une avancée soutenue (+8,6%) pour les dépenses dans les droits de propriété intellectuelle comme les logiciels.

Plus conforme au profil habituel d'un début d'année hivernal, la consommation des ménages a marqué le pas, n'avançant que de 1,2% au lieu de 2,5% au dernier trimestre 2018. C'est sa plus faible progression depuis le 1er trimestre 2018, alors que les dépenses de consommation constituent la plus importante partie du PIB américain. Les dépenses publiques ont aussi nettement contribué à l'expansion à travers une hausse de 4,1% des dépenses dans le secteur de la défense même si les investissements fédéraux ont stagné. Le marché immobilier, lui, est toujours en berne, perdant 2,8% après déjà quatre trimestres dans le rouge.

Quelle réaction de la Fed?

Cette bonne performance du début d'année va conforter l'administration Trump dans son assurance qu'elle peut faire durablement progresser l'économie des États-Unis à une allure de 3%, voire plus cette année, après 2,9% en 2018. Elle devrait en revanche faire réfléchir la Banque centrale américaine (Fed) qui tient une réunion monétaire mercredi et qui a annoncé une pause provisoire dans les hausses des taux d'intérêt, s'attendant à un ralentissement de l'expansion américaine doublé d'une faible inflation.

Lundi, la publication d'un chiffre crucial pourrait doublement l'interpeller: celui de l'inflation pour avril à travers l'indice PCE des prix à la consommation, sa mesure favorite pour jauger la hausse des prix.

Paul Louis avec AFP