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Le réchauffement climatique coûte très cher aux assureurs

La montée des indemnisations liées aux catastrophes naturelles est sans fin.

La montée des indemnisations liées aux catastrophes naturelles est sans fin. - AFP

La récurrence des catastrophes naturelles, et surtout le coût des indemnisations qui y sont liées, inquiète les assureurs.

Presque 3 milliards d’euros par an d’indemnisations liées aux catastrophes naturelles, contre trois fois moins il y a 30 ans… Les conséquences du réchauffement climatique constituent un des risques majeurs pour les assureurs, comme ils l’ont affirmé vendredi lors de la 10e conférence internationale de l'assurance, organisée par la Fédération française de l'assurance (FFA).

"L'année 2018 aura été, après l'année 2017, encore une très mauvaise année pour les assureurs", a déploré Jacques Peretti, PDG d'Axa France. Et le premier responsable serait donc le réchauffement climatique, de par son impact sur la fréquence des intempéries. Effectivement, le montant des indemnisations ne cesse d'augmenter chaque année du fait de "la récurrence des catastrophes naturelles" qui atteignent aussi "des territoires plus riches", expliquait plus tôt le patron de la FFA, Bernard Spitz, sur Radio Classique.

"Si on prend la moyenne des trois dernières années, on est à 2,7 milliards, presque 3 milliards" d'euros d'indemnisations contre 1 à 1,5 milliard d'euros 30 ans auparavant, précisait-il. "Dans les 20 années qui viennent, si on ne faisait rien, on doublerait les sinistres en matière de sécheresse et on les quadruplerait en matière de submersion marine", a détaillé Bernard Spitz.

Mieux construire pour limiter les dégâts

"La modernisation en cours" du dispositif de catastrophes naturelles, qui sera présentée l'été prochain, et "l'éducation du public au risque climatique" constituent deux réponses à ce phénomène, a-t-il estimé. En outre, "il faut à la fois faire attention où l'on construit et faire attention à la façon dont on construit". Le coût de la construction devra être "renchéri dans certains endroits très précis, il ne s'agit pas d'imposer les mêmes normes sur tout le territoire, le risque n'est pas le même selon la nature des sols, selon l'exposition à la submersion marine, etc."

L'évolution climatique est "la conséquence la plus irréversible à long terme et même si des mesures sont prises, c'est très difficile à transformer rapidement", a de son côté avancé Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance, lors de la conférence de la FFA. Vu d'Argentine, le risque climatique est "la plus grosse menace des 70 dernières années" dans le pays, a de son côté conclu Juan A. Pazo, superintendant de l'assurance de la République argentine.

HB avec AFP