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Le patron de la Banque centrale américaine prépare le terrain à un nouveau stimulus monétaire

Le patron de la Fed, Jerome Powell.

Le patron de la Fed, Jerome Powell. - Brendan Smialowski / AFP

Effets des tensions commerciales, croissance mondiale au ralenti, Jerome Powell a listé les difficultés que traverse l'économie. Il a précisé que "beaucoup" de membres de la direction de la Fed sont prêts à considérer "une politique monétaire un peu plus accommodante".

Le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a dressé mercredi un tableau mitigé de l'économie américaine avertissant que "les tensions commerciales et les incertitudes continuaient de faire peser des risques sur les perspectives économiques".

Dans un discours qu'il devait prononcer au Congrès, Jerome Powell, qui est sous la pression des marchés et de la Maison Blanche pour baisser les taux d'intérêt, a insisté sur "les inquiétudes sur la faiblesse de la croissance mondiale" et "les incertitudes autour des tensions commerciales" qui peuvent "avoir un impact sur l'économie américaine".

Il a également admis que "beaucoup" de membres du Comité monétaire s'étaient "montrés disposés" à considérer "une politique monétaire un peu plus accommodante" lors de la dernière réunion du 19 juin où la Fed avait laissé les taux inchangés.

Un membre du Comité avait voté contre la décision de maintenir les taux en l'état, signant la première opposition depuis que Jerome Powell préside l'instance collégiale qui décide de la politique monétaire. Jerome Powell a aussi noté que l'inflation restait atone. 

Réponse le 31 juillet?

Tout en semblant identifier les risques d'un ralentissement qui pourrait justifier une baisse des taux d'intérêt par mesure de précaution, le dirigeant s'est gardé de s'engager plus précisément sur une date. Le prochain rendez-vous monétaire est le 31 juillet et l'essentiel des acteurs financiers misent sur une baisse des taux.

Mais Jerome Powell a aussi décrit une économie qui demeure robuste, ce qui ne plaide pas pour un repli des taux.

"Notre scénario de base est que la croissance économique va rester solide, le marché du travail dynamique et que l'inflation va remonter autour de la cible de 2%", a-t-il affirmé. Au premier trimestre, la croissance a affiché 3,1% en rythme annuel. 

Le patron de la Fed a de plus souligné le dynamisme de la consommation: "les récentes données montrent qu'il y a un rebond des dépenses de consommation qui tournent à un rythme solide". Pour autant, il relève "un ralentissement des investissements des entreprises qui reflète peut-être les inquiétudes autour des tensions commerciales et la plus lente croissance mondiale".

Après son intervention, le président de la Réserve fédérale allait être interrogé par la Commission financière de la Chambre des représentants, au titre de son témoignage biannuel sur l'état de l'économie. Jeudi, il renouvellera l'exercice au Sénat.

J.-C.C. avec AFP