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Furieux du plan social chez General Motors, Donald Trump a l'intention d'imposer des taxes sur l'automobile

La femme de ménage explique avoir été traitée avec respect par l'ancien promoteur immobilier.

La femme de ménage explique avoir été traitée avec respect par l'ancien promoteur immobilier. - Jim Watson - AFP

L'annonce du constructeur américain de supprimer 15% de ses effectifs aux Etats-Unis a fortement déplu à Donald Trump. Le locataire de la Maison Blanche a remis sur la table son projet de taxation des importations de véhicules, laissant entendre qu'il est décidé à le mettre en œuvre.

Donald Trump a signalé mercredi son intention d'imposer effectivement des taxes douanières sur les importations de voitures aux Etats-Unis pour protéger l'industrie automobile américaine. Une menace particulièrement redoutée en Allemagne, où l'automobile est un secteur clé de l'économie.

Prenant pour prétexte l'annonce de plan social du constructeur américain General Motors (G.M), le président républicain a justifié l'existence de telles mesures protectionnistes soulignant qu'elles avaient fait leur preuve pour prémunir pick up de la concurrence étrangère.

"Si nous avions fait de même avec les voitures venant ici, bien plus de voitures auraient été fabriquées ici", a-t-il écrit dans un tweet. "... et G.M ne fermerait pas ses usines dans l'Ohio, le Michigan et le Maryland", a-t-il ajouté dans un deuxième tweet. Le président a été en partie élu grâce à sa promesse de faire renaître les emplois industriels.

Une voiture sur deux est importée

La Maison Blanche avait annoncé fin mai son intention d'imposer des tarifs douaniers de l'ordre de 25% sur les importations automobiles pour défendre ce secteur, symbole de l'industrie manufacturière des Etats-Unis.

Celui-ci illustre aussi à lui seul les déséquilibres commerciaux que le président républicain ne cesse de dénoncer. En 2017, un peu moins de la moitié (8,3 millions) des quelque 17 millions de voitures vendues aux Etats-Unis avaient été importées.

Les voitures importées du Canada et du Mexique, qui viennent de conclure un nouvel accord de libre-échange avec les Etats-Unis (AEUMC), seront exemptées. Ces deux pays produisent une majorité des voitures importées aux Etats-Unis (4,27 millions) devant le Japon (21% des importations), l'Allemagne (11%) et la Corée du Sud (8%).

La décision revient à Donald Trump

Fin mai, Donald Trump avait chargé le département au Commerce de mener une enquête approfondie pour établir la pertinence et l'ampleur potentielle de telles taxes. Puis durant l'été, l'administration Trump avait mené des auditions des principaux acteurs américains et étrangers. Elle avait aussi passé au crible les centaines de commentaires par écrit, pour la plupart hostiles, à de telles taxes.

Le département au Commerce n'a pas encore remis de rapport finalisé à la Maison Blanche, a indiqué à l'AFP un porte-parole. Mais un rapport préliminaire circule contenant son diagnostic, ses recommandations en terme de montant des taxes et les pays ciblés. C'est in fine Donald Trump qui prendra une décision, autrement dit il peut suivre ces recommandations ou même être plus sévère.

Bruxelles prêt à répliquer

Selon la presse allemande, l'Union européenne serait visée par ces taxes qui pourraient être annoncées la semaine prochaine après le sommet du G20 en Argentine. Si tel était le cas, cela mettrait fin à la trêve conclue, fin juillet, entre Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Bruxelles a déjà prévu des représailles dans le cas où Washington mettrait sa menace à exécution. "L'Union européenne a une liste de taxes douanières prête si les Américains imposaient des taxes sur les voitures", avait déclaré la Commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström.

Les constructeurs américains inquiets

Les économistes mettent, eux, en garde contre des mesures protectionnistes pour un secteur jugé stratégique. Les constructeurs américains eux-mêmes n'ont pas manqué de faire part publiquement de leurs craintes pour l'emploi américain. Les Etats-Unis imposent des droits de douane très faibles à l'importation de voitures. L'Union européenne, le Japon, la Corée du Sud, la Chine sont bien plus restrictifs.

J.-C.C. avec AFP