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Emmanuel Macron critique la guerre commerciale de Trump et "son très bon ami Steve Bannon"

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La guerre commerciale menée par Donald Trump n'est pas raisonnable et tue la sidérurgie européenne selon Emmanuel Macron qui doit rencontrer le président américain dans trois jours.

Emmanuel Macron a critiqué lundi la guerre commerciale menée par Donald Trump qui non seulement "tue la sidérurgie européenne" mais profite aux populistes soutenus par "son très bon ami, M. Steve Bannon", à trois jours de ses retrouvailles avec le président américain jeudi.

"Les Etats-Unis ont décidé de mettre en place des droits de douane avec des arguments pas raisonnables", a-t-il dit, en anglais, à des patrons de grandes banques mondiales invités à l'Elysée, à l'occasion de la tenue à Paris de l'"International Monetary Conference".

"Il vont détruire beaucoup de richesse et de croissance pour eux et les autres. L'Europe doit préserver ses intérêts, en érigeant de nouvelles protections. Regardez la sidérurgie. Notre industrie sidérurgique est en train d'être tuée par les effets collatéraux des mesures protectionnistes imposées par les Etats-Unis à la Chine", a ajouté Emmanuel Macron, qui retrouvera Donald Trump en tête-à-tête jeudi lors du 75e anniversaire du Débarquement.

"Si nous acceptons une nouvelle négociation UE-Etats-Unis, avec un pays qui refuse l'Accord de Paris sur le climat, nous augmentons les contraintes sur nos propres industries tout en accordant de nouvelles facilités aux acteurs américains. Le grand gagnant sera le très bon ami de Mr Trump, M. Steve Bannon. Ses amis dans toute l'Europe diront "regardez, ils négocient des accords avec un pays qui protège ses industries et ses travailleurs, pas les vôtres"", a ajouté le chef de l'Etat. 

L'Europe doit convaincre les Etats-Unis ou la Chine 

Emmanuel Macron a rappelé que la France avait été le seul Etat membre en avril à s'opposer, sans disposer de droit de véto, à l'ouverture de négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis.

Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, était venu à Paris peu avant les européennes du 26 mai pour défendre le Rassemblement national. Emmanuel Macron l'avait alors accusé d'oeuvrer au "démantèlement de l'Europe".

L'Europe doit "convaincre au moins l'un de ces deux leaders - les Etats-Unis et la Chine - d'adopter des règles nouvelles" comprenant un agenda vert et des mesures sociales, a souhaité le chef de l'Etat. "Les Européens doivent retrouver un modèle de croissance et une ouverture commerciale qui profite à ses classes moyennes, sinon la démocratie ne sera plus majoritaire." "Préserver la démocratie, c'est l'enjeu", a-t-il lancé.

"Il n'est pas impossible de convaincre la Chine d'abord. Et ce jour-là, nous pourrons convaincre les Etats-Unis," a-t-il conclu. Emmanuel Macron a par ailleurs jugé que le mouvement des "gilets jaunes" constituait "une "crise sociale innovante" à cause des "réformes innovantes" de son gouvernement. "L'innovation entraîne l'innovation", a-t-il plaisanté, expliquant avoir décidé après cette crise "d'accélérer pour avoir des résultats concrets".

F.B. avec AFP