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Mesures "gilets jaunes" : ce que les Français vont gagner en pouvoir d'achat en 2019

Les classes moyennes ont été particulièrement  ciblées par les mesures pour le pouvoir d'achat.

Les classes moyennes ont été particulièrement ciblées par les mesures pour le pouvoir d'achat. - Joel Saget - AFP

Si les classes moyennes seront les grandes bénéficiaires des mesures annoncées en réponse à la crise des gilets jaunes, les ménages les plus modestes gagneront peu.

Les mesures annoncées mi-décembre par le gouvernement face au mouvement des "gilets jaunes" vont augmenter le pouvoir d'achat des ménages de 0,8% en 2019 en moyenne, selon une étude de l'Institut des politiques publiques (IPP) publiée mercredi. D'après l'IPP, un organisme lié à Paris School of Economics (PSE), l'ensemble des ménages vont bénéficier de ces nouvelles mesures, qui ont "modifié de façon importante les effets redistributifs du budget 2019".

Mais ce seront surtout les classes moyennes qui gagneront au change, avec des effets "plus importants entre le 15e et le 49e centile de niveau de vie" (le premier centile équivaut aux 1% de Français les plus pauvres, et le centième aux 1% les plus riches). Ces centiles correspondant à la classe moyenne bénéficieront d'un "gain moyen de 1,2%" selon l'IPP.

Pour répondre au mouvement des gilets jaunes, réclamant plus de justice fiscale et de pouvoir d'achat, quelque 10 milliards d'euros de mesures sociales et fiscales avaient été annoncées fin 2018. Parmi ces mesures figurent l'annulation de la hausse de la fiscalité énergétique prévue en 2019, la revalorisation de 90 euros de la prime d'activité, l'annulation de la hausse de CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois et la défiscalisation des heures supplémentaires.

Gain limité pour les ménages les plus modestes 

Selon l'IPP, l'annulation de la hausse de la fiscalité énergétique va augmenter le niveau de vie de l'ensemble des ménages, avec "des effets plus importants" pour les foyers modestes, du fait de la revalorisation du montant du chèque énergie et de l'extension de l'éligibilité à ce dispositif.

L'effet de l'exonération d'impôt sur le revenu des heures supplémentaires se concentre lui "sur les 60% des ménages les plus aisés", avec une hausse moyenne de 0,2 % du revenu disponible au sein de cette population. Enfin, la revalorisation de la prime d'activité a des effets concentrés sur les 50% de ménages les moins aisés.

 Mais les ménages les plus modestes, correspondant aux 20 premiers centiles bénéficient peu de ces deux dernières mesures "car la plupart d’entre eux ne sont pas en activité", rappelle l'IPP. Ou en tout cas pas suffisamment, car seuls "les individus rémunérés au moins à la moitié d'un SMIC en équivalent temps plein" en bénéficieront. 

Hugo Baudino avec AFP