Les suppressions d’emplois dans les banques au plus haut depuis la crise de 2008
61.905. C’est le nombre de postes qui ont été supprimés cette année dans les vingt plus grosses banques mondiales. Compilé par le Financial Times, ce chiffre représente du jamais-vu depuis la crise financière de 2008, où le secteur avait alors détruit 140.000 emplois.
Un évènement exceptionnel a pesé fortement dans la balance cette année: le rachat dans l'urgence de Crédit-Suisse par UBS, en mars dernier. La fusion des deux banques a provoqué à elle seule la destruction de 13 000 emplois, ce qui lui vaut le triste record 2023 des licenciements dans le secteur.
Beaucoup de suppressions de postes dans les banques américaines
Pour le reste, la moitié des suppressions de postes concernent les banques américaines. Wells Fargo est la plus touchée avec 12.000 emplois en moins. Derrière, Citigroup a supprimé 5.000 postes, Morgan Stanley avec 4.800 suppressions de postes et Bank of America avec 4.000 emplois en moins.
Ces suppressions de postes trouvent leurs sources dans le contexte économique. Elles sont en effet uniquement liées à la banque d'investissement qui tourne au ralenti compte tenu de la hausse brutale des taux d'intérêts et des incertitudes économique.
Moins de fusions-acquisitions, d'introductions en Bourse
Dans ce contexte, les introductions en bourse et les opérations de fusion acquisition ont chuté. Tailler dans les effectifs devient alors le levier le plus efficace pour faire des économies et limiter la casse, financièrement parlant.
Les banques américaines avaient aussi embauché à tour de bras à la sortie de la crise Covid, à un moment où les transactions au contraire repartaient de plus belle. Entre 2021 et 2022, les effectifs de Morgan Stanley ont grimpé de 26%, ceux de Goldman Sachs de 17% et ceux de JP Morgan de 13%. Les 30.000 suppressions de postes à Wall Street représentent du coup la moitié des embauches réalisées sur les deux précédentes années.