BFM Business
Economie et Social

Les régions espagnoles appellent Madrid à l'aide

Deux régions espagnoles, exsangues, appellent Madrid à l'aide pour se financer.

Deux régions espagnoles, exsangues, appellent Madrid à l'aide pour se financer. - -

Une série d’indicateurs publiés ce 23 juillet montrent que l’Espagne s’enfonce dans la crise. L’endettement de ses régions et leurs difficultés à se refinancer sont tels que certaines d’entre elles demandent l’intervention de l’Etat.

L’Espagne est dans la tourmente. Elle a annoncé, ce 23 juillet, que son PIB était en recul de 0,4%. Ce même jour, ses taux d’emprunt à 10 ans ont atteint un plus haut historique, à plus de 7,55%. Et la situation de ses régions est très préoccupante.

Ce lundi, la région de Murcie a indiqué son intention de faire appel au soutien de Madrid. La semaine dernière, c'est la communauté de Valence qui a appelé l’Etat à l’aide. Sur 17 régions au total, 12 connaissent d’importants problèmes. Parmi elles, six autres pourraient encore solliciter le gouvernement, faute de pouvoir se financer sur les marchés.

En 2011, deux tiers du déficit espagnol dûs aux régions

Pour un économiste contacté par la rédaction, c’est la "gestion par-dessus la jambe" des régions qui est en cause. Il mentionne la Catalogne qui, en 2011, totalisait déjà à elle seule plus de 40 milliards d'euros de dette, Valence 20 milliards, Madrid 15 milliards. L’année dernière, les régions étaient responsables de deux tiers du déficit espagnol.

L'Espagne peut être considérée comme un Etat fédéral tant chaque région est autonome. La santé, le développement économique, l'enseignement, l'emploi, tous ces secteurs sont gérés à l’échelle de la collectivité. Ainsi, le gouvernement n’a d’autre choix que d’intervenir pour préserver ces services publics.

Madrid a donc mis en place en urgence un fonds de 18 milliards pour les collectivités. Mais étant donné l’ampleur des besoins des régions, de plus de 19 milliards pour les seuls troisième et quatrième trimestres de 2012, il sera bien vite à sec.

Bien que la situation du pays paraisse de plus en plus intenable, il n'y aura pas de "plan global de sauvetage de l'économie espagnole", a assuré ce lundi le ministre de l'Economie, Luis de Guindos. Il en a d'ailleurs profité pour faire un discret appel du pied à la Banque centrale européenne, affirmant que, face au "comportement irrationnel" des marchés, "l'unique manière d'agir va bien au-delà de la capacité des gouvernements".

Jean-Baptiste Huet et BFMBusiness.com