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Economie et Social

Les heures sup' défiscalisées ont bien incité les salariés à travailler plus pour gagner plus 

11 heures par mois et par salarié. L'exonération fiscale a fait faire un bond aux heures supplémentaires rémunérées depuis le début de l'année. Et ce sont les salariés qui travaillent dans les petites entreprises qui devraient en profiter le plus.

Le "travailler plus pour gagner plus" a toujours la cote en France. L'exonération des heures supplémentaires qui avait été mise en place sous Nicolas Sarkozy, supprimée sous François Hollande et relancée par Emmanuel Macron en pleine crise des gilets jaunes plaît aux Français. Selon les estimations du gouvernement, ce sont 6,8 millions de salariés qui ont profité de la mesure au premier trimestre. 

Mais plus que le nombre de salariés concernés, c'est le nombre d'heures supplémentaires faites qui impressionne. En moyenne, 11 heure par mois sur le premier trimestre. En 2018, la moyenne se limitait 10,1 heures. 

Pour retrouver une moyenne mensuelle aussi élevée effectuées par les salariés français, il faut remonter au dernier trimestre 2011. Selon la Dares, les Français en avaient fait 11,3 par mois en moyenne sur la période. Mais il s'agissait d'un quatrième trimestre, toujours plus propice aux heures supplémentaires notamment dans le commerce avec les achats de fin d'année. 

Des gains de pouvoir d'achat significatifs

Depuis le début des années 2000, jamais les salariés français n'avaient effectué autant d'heures supplémentaires sur un premier trimestre. Le précédent record datait du premier trimestre 2011 où ils avait effectué 10,6 heures par mois au-delà de leur temps de travail. 

Un engouement pour la mesure qui a même de quoi surprendre. Car à la différence de la mesure de Nicolas Sarkozy qui exonérait les employeurs de cotisations patronales, celle-ci ne concerne que les salariés qui ne paient ni cotisation, ni impôts sur les heures effectuées en plus. Autrement dit les entreprises n'ont pas d'intérêt financier à inciter leurs salariés à travailler davantage.

Pour les salariés en revanche, le gain est important. Le gouvernement estime les cotisations et impôts non perçus à 670 millions au premier trimestre, soit un gain de 98 euros par salarié en moyenne. Pour un salarié payé 1500 euros par mois et qui effectuerait 11 heures supplémentaires par mois, le gain atteint 50 euros. Et s'il maintient le rythme sur l'année, il toucheraiet 600 euros de plus sur l'année. A cette somme, il faut évidemment ajouter la rémunération versée par son employeur au titre de ces heures supplémentaires.

Et ce gain profiterait surtout aux salariés les moins bien lotis, ceux qui travaillent dans les petites entreprises. Ce sont eux qui sont les plus concernés par les heures supplémentaires. Dans les entreprises de moins de 20 salariés, les salariés à temps complet volontaires pour travailler plus se voient proposer entre 20 et 25 heures supplémentaires par mois contre 4 à 6 dans les entreprises de plus de 250 salariés. 

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco