Le déblocage exceptionnel de l'épargne salariale est un échec
Un coup d'épée dans l'eau. Les Français n'ont quasiment pas puisé dans leur épargne salariale. A mi-décembre, autour d'un milliard d'euros avait été retiré selon un professionnel du secteur. Sauf improbable accélération dans la dernière ligne droite, c'est donc un échec. Ce chiffre représente seulement 1% des montants potentiellement débloquables. C'est aussi moitié moins que lors de la précédente mesure de déblocage exceptionnel mise en place par François Hollande en 2013. A l'époque déjà, ces résultats étaient jugés decevants.
Beaucoup de conditions
Il faut dire que le dispositif était très encadré. Seules les sommes placées avant le 1er janvier 2022 étaient concerrnées. Le retrait devait être effectué en une seule fois, dans la limite de 10 000 euros. Enfin, les sommes débloquées doivent impérativement servir à financer un achat de biens ou de services et ne peut être réinvesties dans d'autres dispositifs d'épargne. De quoi peut-être dissuader certains épargnants.
Une mesure qui rate sa cible
Mais pour les professionnels de l'épargne salariale, la principale explication est ailleurs et cette mesure était de toute façon vouée à l'échec. En cause, expliquent-ils: le changement de règle intervenu en 2008. Depuis, l'épargne salariale n'est plus obligatoirement bloquée pendant une periode de 5 ans. Les salariés peuvent chaque année décider de récupérer leur argent tout de suite.
"Ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts récupèrent déjà leur mise chaque année" explique un gestionnaire.
A l'inverse, ceux qui décident de placer leur argent sont ceux qui ont la capacité d'épargner. Pour eux, le déblocage exceptionnel ne présente aucun intérêt. Un expert résume: la mesure ne cible pas le bon public.