L’instauration d’un demi-jour férié suscite la colère en Autriche
Le gouvernement autrichien voulait probablement bien faire. Pour se conformer à une décision de justice européenne, il a récemment décidé de réviser le régime du Vendredi Saint dans les entreprises (le vendredi précédant le week-end de Pâques) en instaurant un demi-jour férié, rapporte Ouest France. Désormais, la journée de travail se terminera donc à 14 heures.
Cette décision intervient après une décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui pointait en janvier le caractère discriminatoire de la législation autrichienne, laquelle octroyait jusqu’alors une journée chômée à l’occasion du Vendredi Saint aux seuls membres de certaines Églises chrétiennes. Ainsi, seules les Églises protestantes des confessions d’Augsbourg et helvétique, l’Église vieille-catholique et l’Église évangélique méthodiste pouvaient en profiter.
Patronat et syndicats opposés au demi-jour férié
Problème, l’instauration d’un demi-jour férié pour tous dès le 19 avril prochain est loin de faire l’unanimité. D’un côté, les Églises évangélistes qui bénéficiaient d’un jour complet avant cette nouvelle mesure s’estiment lésées. De l’autre, le patronat juge cette solution beaucoup trop coûteuse.
Même les syndicats s’y opposent en expliquant que le gouvernement "se moque" des salariés. En effet, les Autrichiens ont l’habitude de commencer leur journée de travail très tôt. Autrement dit, les salariés ont déjà réalisé une part importante de leur journée de travail à 14 heures. Sans compter les nombreuses entreprises autrichiennes dans lesquelles les salariés terminent leur semaine le vendredi midi.
"Un jour férié qui commence à 14 heures un vendredi où de toute façon beaucoup de salariés finissent le travail à la mi-journée est ridicule", a d’ailleurs souligné Bernhard Achitz, membre du bureau de la Confédération autrichienne des syndicats (ÖGB).