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L'Élysée annonce que la taxe carbone est "supprimée" pour 2019

L'exécutif renonce "pour l'année 2019" aux augmentations de taxes sur les carburants, à l'aube d'une nouvelle mobilisation redoutée des gilets jaunes samedi.

L'exécutif a tenté un geste fort mercredi soir, à trois jours d'une mobilisation à haut risque des "gilets jaunes". Ce mercredi, en début de soirée, l’Élysée a finalement fait savoir que la taxe carbone n’était plus suspendue mais bien "supprimée", pour l’année 2019. Il n'est plus question d'un simple moratoire.

La hausse des taxes sur le carburant, prévue pour le début de l’année, n’aura donc pas lieu, comme l'a réaffirmé François de Rugy sur notre antenne mercredi soir, et ne figurera pas dans le projet de loi de finances pour 2019, actuellement en discussion au Sénat. Cette annulation était l’une des principales revendications des gilets jaunes.

"Le président et le Premier ministre ont souhaité de concert que la hausse de la taxe carbone prévue dans le budget 2019 soit supprimée. Le débat citoyen et parlementaire des semaines et des mois à venir devra permettre de trouver les solutions et les financements qui répondront aux enjeux de la transition écologique, solutions qui devront préserver le pouvoir d'achat de nos concitoyens", a expliqué ensuite l'Elysée.

Un recul à plusieurs milliards d'euros

Pour rappel, trois mesures fiscales devaient entrer en vigueur le 1er janvier et ont fait l'objet d'un moratoire: la hausse de la taxe carbone, la convergence de la fiscalité sur le diesel avec celle de l'essence, et l'alignement de la fiscalité du gazole non routier (GNR) sur celle des particuliers.

La suspension pour six mois de ces mesures avait déjà un coût non négligeable - estimé à près de 2 milliards d'euros. Sur l'ensemble de l'année, il convient donc de le multiplier par deux, et ce seront donc 4 milliards qui manqueront à l'appel.

Y.D.