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Economie et Social

Il manque 10 milliards pour boucler le Budget

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Le gouvernement cherche 10 milliards d'euros pour boucler le Budget 2012, a reconnu mercredi Alain Vidalies, le ministre chargé des Relations avec le Parlement. Des mesures fiscales d'urgence vont être prises pour combler ce trou.

La gauche a tous les pouvoirs, elle a donc tous les problèmes. Le premier, et de taille: il manque 10 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat pour boucler le Budget 2012, adopté par la majorité précédente sous Nicolas Sarkozy.
Interrogé sur La Chaîne Parlementaire (LCP), sur la question de savoir si le gouvernement recherchait bien 10 milliards avant le vote du collectif budgétaire soumis en juillet aux députés, Alain Vidalies, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, a répondu: «C'est tout à fait juste».
C'est tout à fait juste et surtout, cela va être très juste, car le calendrier presse et, ce n'est une surprise pour personne, l'argent manque.
10 milliards d'euros ? «C'est un chiffre qui circule aujourd'hui et on va attendre le rapport de la Cour des comptes, mais l'objectif est celui-là», a confirmé Alain Vidalies.
«On voudra bien constater, a-t-il enchaîné, que le fait qu'il manque 10 milliards d'euros à la fin du mois de juin n'est pas de la responsabilité d'un gouvernement ou d'une majorité qui est en place depuis le 16 mai», date de la nomination du premier gouvernement Ayrault.

Des mesures fiscales d'urgence

«On constate qu'il manque 10 milliards sur l'exécution du budget [voté sous le précédent gouvernement] ce n'est quand même pas nous qui allons assumer cette responsabilité», a insisté le ministre.
Le gouvernement Ayrault tombe ici sur son premier vrai casse-tête. Mercredi sur LCP, Alain Vidalies a livré les pistes envisagées pour trouver 7 des 10 milliards d'euros manquants: le gouvernement va plancher sur des mesures fiscales d'urgence, qui seront intégrées au collectif budgétaire. Ces mesures seront discutées à partir du 3 juillet prochain en session extraordinaire à l'Assemblée nationale.
«Rien que les heures supplémentaires, c'est 4 milliards», a détaillé M. Vidalies. Récemment, Bercy avait chiffré à 3,2 milliards le gain provenant de la suppression des exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires et à 1,4 milliards celui de la suppression de leur défiscalisation.
Alain Vidalies a également évoqué d'autres mesures qui pourraient rapporter 3 milliards d'euros supplémentaires, dont 2 milliards issus de la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF). Sont aussi prévus, selon lui, le plafonnement des niches fiscales, la taxation des dividendes, probablement à 3%, et l'alourdissement de la fiscalité sur les successions et les donations.
Tout compte fait, il faut encore trouver 3 milliards d'euros.

La Rédaction avec AFP