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Fraude sociale: Gabriel Attal veut mieux contrôler les retraités qui vivent à l'étranger

Invité de BFMTV et RMC pour présenter son plan contre la fraude sociale, le ministre de l'Action et des Comptes publics a annoncé le lancement d'un programme de contrôle des retraités résidant dans des pays étrangers avec lesquels la France n'a pas d'échange automatique d'état civil.

Le gouvernement entend mener sa lutte contre la fraude sociale sur tous les terrains. Y compris au-delà des frontières nationales. Invité sur le plateau de BFMTV-RMC ce mardi matin pour présenter son plan, Gabriel Attal a évoqué la situation des retraités français vivant à l'étranger et dont le nombre se situe autour de 1,2 million de personnes.

"Plus de la moitié d’entre eux sont dans des pays de l’Union européenne avec lesquels on a un échange automatique d’état civil, a indiqué le ministre de l'Action et des Comptes publics. Quand une personne décède, on est immédiatement informé et on peut suspendre les droits à la retraite. Il n’y a quasiment pas de risques sur ces pays-là."

Un phénomène jaugé à Alger

Les zones d'ombre surviennent en revanche pour les retraités qui résident dans des pays extra-communautaires, en dehors de l'Union européenne. En effet, la France ne bénéficie pas d'échanges automatiques d'état civil avec certain de ces pays, ce qui peut favoriser l'existence de fraudes.

"On va lancer un programme de contrôle sur les retraités qui résident dans des pays étrangers avec lesquels on n’a pas d’échange automatique d’état civil et qui ont plus de 85 ans car c’est l’âge à partir duquel on estime qu’il peut y avoir des cas non-conformes", a annoncé Gabriel Attal.

Ce champ d'action contre la fraude sociale ne survient pas de nulle part. En septembre dernier, deux agents de la caisse nationale d'assurance vieillesse ont été envoyés au consulat français d'Alger. Ils y ont convoqué 1.000 retraités quasi-centenaires ou se sont déplacés pour les rencontrer si les personnes concernées ne pouvaient pas le faire.

L'objectif était de vérifier si ces retraités avaient toujours le droit à leur pension de retraite. "Dans 30% des cas, donc environ 300 dossiers, il y avait une non-conformité", a précisé Gabriel Attal.

Timothée Talbi