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"Une attaque purement personnelle": le gouverneur de la Banque de France répond à la polémique sur ses notes de frais

Un article du Monde épingle des dépenses à hauteur de plus de 50.000 euros l'an passé en déplacements en classe affaires et en hôtels de luxe. François Villeroy de Galhau se justifie.

Un "goût du gouverneur pour les hôtels de luxe et les vols en classe affaires". Voilà comment sont décrites les notes de frais de 2023 de François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France dans un article du Monde.

Le quotidien du soir explique que le dirigeant a "accumulé plus de 50.700 euros de frais liés à ses déplacements et repas professionnels pour la seule année 2023". Et de mettre en avant des vols en classe affaires et des chambres dans des hôtels 4 et 5 étoiles.

Les Experts : Villeroy de Galhau, "Stabiliser les dépenses" - 22/04
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Dans un droit de réponse publié par Le Monde et sur le site de l'institution, François Villeroy de Galhau ne cache pas sa colère.

Il dénonce une "attaque purement personnelle, et sans aucun fondement". Et conteste ensuite point par point les accusations du journal.

Le responsable signale d'abord que "l’article aurait dû commencer par préciser que l'ensemble de ces déplacements correspond aux obligations européennes et internationales fortes de la Banque de France".

Une "volonté de nuire à la Banque de France?"

Concernant les frais d'avion (27.149 euros), François Villeroy de Galhau souligne que le choix de la classe affaires est celui fait par "les dirigeants publics en France et dans les pays étrangers, pour des raisons de travail, de sécurité et de confidentialité". Ces frais correspondent selon lui essentiellement "à trois déplacements long courrier (17.478 euros) : pour le G20 en Inde en février, pour les assemblées annuelles du FMI aux États-Unis en avril, et pour le G7 au Japon en mai".

Du côté des frais d'hébergement, celui qui est également président de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) conteste de privilégier des hôtels de luxe.

Et de détailler: à Francfort en mai 2023, il aurait choisi "de séjourner dans un hôtel de moindre budget que celui traditionnellement négocié à la BCE, à 134 euros la nuit". Plus tard à Bengalore en Inde, le choix d'un hôtel à 368 euros "était imposé par la localisation du G20 et les organisateurs eux-mêmes".

Pour cette nuit à Davos facturée 862 euros, le responsable explique que "l'article omet de préciser que j'ai du coup limité au minimum la durée de mon séjour: une seule nuit pour trois interventions publiques de la Banque de France ; et que je me suis rendu à Davos en train depuis Paris".

"Au total, hors le cas particulier de Davos, le coût moyen par nuitée est de 265 euros, ce qui est un budget maîtrisé au regard des grandes villes de destination", conclut-il.

Une fois ces explications fournies, François Villeroy de Galhau s'en prend directement au quotidien. "Est-ce la volonté de nuire à la Banque de France, et de l'empêcher de réaliser ses missions européennes et internationales? Est-ce pour faire taire une des voix indépendantes, qui éclaire effectivement – sans jamais polémiquer – sur notre situation de finances publiques?", écrit-il, estimant que Le Monde cède "à une tentation populiste que (le) journal dénonce souvent par ailleurs".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business