Santé: les labos d'analyse médicale appelés à fermer leurs portes du 22 au 24 octobre
Les laboratoires de biologie partent en guerre contre les mesures d'économie que l'Assurance maladie veut leur imposer à travers le projet de loi de finances 2020 de la Sécurité sociale. Dans ce document, les économies attendues au chapitre "pertinence et adaptation tarifaire de la biologie" sont fixées à 205 millions d'euros.
"À la suite à l'échec du rendez-vous de négociation du 17 octobre avec l'Assurance maladie", six organisations ont "décidé de confirmer l'appel à la fermeture totale des laboratoires", a indiqué le Syndicat des biologistes (SDB). Un appel partagé par les trois autres syndicats représentatifs de la profession (SNMB, SLBC, SJBM), les internes en biologie médicale (FNSIP-BM) et l'association des grands réseaux de laboratoires (APBM).
Des économies qui équivalent à un gel des recettes ?
Tous rejettent les 205 millions d'économies prévues l'an prochain, qui équivalent à un gel de leurs recettes, quand les dépenses de santé sont censées progresser globalement de 2,3%. Un nouveau coup de rabot après "dix ans de pression tarifaire", avec pour conséquence "la casse des laboratoires de proximité", estiment les six organisations dans une pétition. Ce texte a déjà obtenu, selon elles, "plus de 300.000 signatures" lors d'une première "semaine de mobilisation" fin septembre, durant laquelle "plus de 95% des laboratoires" ont fermé leurs portes l'après-midi.
Le coup de semonce n'a donc pas provoqué de changement de cap des pouvoirs publics. "On n'a pas eu de propositions satisfaisantes", a confirmé à l'AFP le président du SDB, François Blanchecotte, faisant état de timides "avancées" équivalant à des hausses de "0,25% à 0,50% par an". Sauf miracle ce weekend", l'épreuve de force aura bien lieu et, chez les biologistes, "tout le monde est aligné", a-t-il prévenu.
Une réunion avec l'Assurance maladie le 6 novembre
Seule voix discordante, la CFDT-Santé a dénoncé dans un communiqué "une prise en otage des salariés" et rappelé que les employeurs seraient "tenus de les rémunérer".
Contactée, l'Assurance maladie a précisé qu'une nouvelle réunion était programmée le 6 novembre "pour présenter de nouvelles propositions". "On essaie de prendre en compte leurs demandes, la négociation n'est pas terminée", a affirmé à l'AFP son directeur général, Nicolas Revel.
"Je ne comprends pas très bien ce mouvement qui va compliquer la vie de centaines de milliers de patients", a-t-il ajouté, soulignant que les relations entre la Sécu et les biologistes font l'objet d'un "protocole triennal, qui n'est pas une contrainte que je leur fixe, mais qu'ils ont eux-mêmes souhaité".
Du côté du ministère de la Santé, "on regrette toujours quand il y a des fermetures, parce que ce sont les patients qui sont mis en difficulté", a insisté le cabinet d'Agnès Buzyn