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"Quand on gagne moins, on dépense moins": Bruno Le Maire défend les coupes budgétaires

Dans un entretien au Monde, le ministre de l'Économie assure que les coupes budgétaires programmées ne pèseront pas sur la croissance.

Deux semaines après l'annonce d'un plan d'économies controversé de 10 milliards d'euros, les ministres de l'Économie Bruno Le Maire et celui des Comptes publics Thomas Cazenave se soumettent ce mercredi 6 mars aux questions des députés et sénateurs sur ces vastes coupes dans le budget de l'État.

En attendant, dans une interview au Monde, le locataire de Bercy défend ces coupes budgétaires. "Nous faisons un seul choix: le rétablissement des finances publiques. Il doit nous amener sous les 3% de déficit public en 2027 et à un budget à l’équilibre en 2032.

"Pompe à fric"

Et d'ajouter: "À un moment donné, il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins", assène-t-il.

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Pour Bruno Le Maire, ce plan d'économies à 10 milliards n'est qu'une première étape. "La deuxième étape pourrait être un projet de loi de finances rectificative à l’été, si nécessaire. La troisième, ce sera le projet de loi de finances de 2025, dans lequel nous devrons trouver au moins 12 milliards d’euros d’économies. Nous ne prenons personne en traître".

Le ministre assure néanmoins que cette approche ne remet pas en cause "les grandes politiques publiques défendues par le président de la République: l’environnement, l’éducation, la santé, le travail voient leurs budgets augmenter depuis 2017".

"On est très loin de l’austérité quand on est à 58% de dépenses publiques dans le PIB! Il y a 496 milliards d’euros de dépenses de l'État par an, nous faisons une économie de 10 milliards: on va s’en remettre. Changeons de logiciel: la dépense publique n’est pas l’alpha et l’oméga de la croissance", poursuit-il.

"Gouverner, c’est savoir renoncer à certaines dépenses secondaires pour financer des dépenses prioritaires: l’hôpital, l’école, la police, la justice, les armées. Je crois à un Etat fort, mais pas à un État qui se disperse, qui finance tout et devient une pompe à fric", souligne Bruno Le Maire.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business