BFM Business
France

Prix des carburants: comment le gilet jaune est devenu le symbole de la grogne

-

- - Philippe Huguen - AFP

Depuis quelques semaines, le ras le bol les automobilistes expriment leur ras le bol avec un gilet jaune posé sur le tableau de bord. Comment et pourquoi cet accessoire de sécurité est devenu le symbole de leur mécontentement? Explications.

Tout le monde n’a pas un bonnet rouge à portée de la main comme en 2013 lors de la grogne contre l'Ecotaxe en Bretagne. Par contre, dans toute la France, les automobilistes disposent d’un gilet jaune, et pour cause, cet accessoire est obligatoire dans une automobile depuis 2008.

C’est pour cette raison toute simple que cet équipement de sécurité routière est devenu le symbole de la contestation sur les prix des carburants. Pour montrer son soutien aux blocages des routes prévu pour le 17 novembre prochain, il suffit de le placer sur le tableau de bord ou sur la plage arrière du véhicule afin qu’il soit bien visible.

Tout est parti d'un appel sur Facebook pour appeler à une opération escargot qui a eu lieu le 2 novembre dans le Jura. Pour se repérer entre manifestants, les organisateurs ont demandé de placer leur gilet jaune de façon voyante. Cet accessoire de sécurité est désormais le signe de reconnaissance de tous ceux qui contestent la hausse du prix des carburants, mais aussi l'ensemble des réformes qui visent les automobilistes.

Une amende pour apologie du terrorisme?

Désormais, c'est le cri des ralliement sur les réseaux sociaux, notamment Twitter avec le hashtag #giletjaune. Mais, en devenant un phénomène de société, le gilet a créé de nombreuses rumeurs comme le note Libération. La plus récurrente est parti de NordPresse, un site parodique qui a lancé qu'un gilet jaune sur son tableau de bord est considéré par la loi comme pour un appel à la révolte et une apologie du terrorisme. Pour cela, les contestataires risqueraient une amende de 150 euros. 

Autre rumeur démontée par CheckNews, une menace des forces de l'ordre contre les manifestants du 17 novembre. La fausse information est partie d'un post sur Facebook qui diffusant la capture d’écran d’une émission de BFMTV où l’on voit Richard Lizurey, directeur de la gendarmerie nationale, que le blocage est une entrave à la circulation punie par le code de la route. "Les contrevenants sont prévenus", aurait lancé le militaire. Contacté par CheckNews, le ministère de l’Intérieur confirme qu’aucune communication sur ce sujet n’a été faite.

Comme tout symbole, le gilet a aussi ses opposants. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #sansmoile17 tente de s'imposer en appelant à ne pas participer au blocage en expliquant que l'extrême droite est à la manoeuvre dans l'opération gilet jaune. Mais, selon un sondage d'Odoxa, publié le 1er novembre, la mobilisation du 17 novembre est justifiée pour 3/4 des sondés.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco