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Pouvoir d'achat: comment le gouvernement défend son bilan

Selon le rapport économique social et financier publié ce lundi par la Direction générale du Trésor, le pouvoir d'achat des Français a nettement progressé entre 2017 et 2022. Les ménages les plus modestes en seraient les principaux bénéficiaires, assure l'Elysée.

C’est la préoccupation première des Français. Selon un récent sondage OpinionWay pour les Echos, le pouvoir d’achat arrive en tête des sujets qui compteront le plus dans le choix des électeurs lors de la présidentielle, devant la sécurité et la protection sociale.

Alors, à quelques mois du scrutin et dans un contexte de forte reprise économique mondiale marquée par un retour de l’inflation, en particulier dans le secteur de l’énergie, l’exécutif veut faire valoir son bilan.

Selon le rapport économique social et financier de la Direction générale du Trésor que Les Echos ont révélé ce lundi et que nous avons pu consulter, l'exécutif affirme que les revenus des ménages, après prise en compte de l'inflation, a progressé de 8% entre 2017 et 2022, soit "deux fois plus vite que sous les deux quinquennats précédents". Sur ces 8% de hausse, environ 5,5% seraient liés au dynamisme des salaires et des créations d’emplois, tandis que 2,5% viendraient directement des mesures sociales et fiscales prises durant le quinquennat.

Les ménages les plus modestes premiers gagnants, selon Bercy

Dans le détail, après une augmentation de 1,4% en 2018, 2,6% en 2019 et 0,4% en 2020, le revenu disponible brut en 2021 (revenu qui reste à la disposition des ménages pour la consommation et l’épargne une fois déduits les impôts et cotisations sociales) porté par la reprise de l’économie devrait poursuivre sa hausse avec une progression de 2,2% en moyenne, avant une nouvelle augmentation de 1% en 2022.

En outre, "en 2021 comme en 2022, les ménages continueront de bénéficier de mesures fiscales prévues antérieurement à la crise, telles que la poursuite de la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales, ainsi que de certaines prestations sociales structurellement dynamiques, notamment les prestations retraites", indique également le Trésor.

Aucune catégorie de la population n’aura été oubliée, assure encore Bercy qui a étudié l’impact, positif ou négatif, sur le pouvoir d’achat des principales réformes sociales et fiscales engagées depuis 2017 (revalorisation des prestations, suppression de la taxe d’habitation, réforme de l’assurance chômage, etc.).

Résultat, prises dans leur ensemble, ces mesures, auraient permis aux 10% des ménages les plus modestes de bénéficier des gains les plus importants (+4%), tandis que les 10% les plus riches verraient leur niveau de vie progresser de 2%. Pour les autres, les gains oscilleraient entre 1,8 et 2,6%.

Evolution du pouvoir d'achat des ménages grâce aux réformes menées pendant le quinquennat
Evolution du pouvoir d'achat des ménages grâce aux réformes menées pendant le quinquennat © Direction générale du Trésir

Acquis de 1,4% en 2021

De son côté, l’Insee confirme l’augmentation du pouvoir d’achat de 1,4% en 2018, 2,6% en 2019 et de 0,4% en 2020. Il convient cependant de raisonner en pouvoir d’achat par unité de consommation afin de tenir compte de l’évolution de la taille et de la structure des ménages: un ménage d'une personne avec un revenu de 2000 euros n'a pas le même niveau de vie qu'un ménage de deux personnes avec le même revenu.

Avec cette méthode, il ressort que le pouvoir d’achat a progressé de 0,8% en 2018, 2% en 2019 et est resté stable en 2020 (+0%). Quant à 2021, l’institut de la statistique prédit un acquis de croissance du pouvoir d’achat par unité de consommation de 1,4%.

Reste à convaincre les Français, la majorité d’entre eux (56%) étant persuadée que son pouvoir d’achat a diminué depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Et pour cause, les chiffres présentés ici ne sont que des moyennes. Sans oublier que l'augmentation réelle du poids des dépenses contraintes (logement, énergie, téléphone, etc.) dans le budget des ménages ne fait qu'accentuer ce ressenti.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco