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Paris est la capitale européenne qui a le plus profité du Brexit

Selon les tout derniers chiffres de Paris europlace, près de 200 projets d'investissements ou de relocalisation se sont déjà concrétisé.

Si les chiffres sont moins spectaculaires qu'espérés, Paris est LA capitale européenne qui a le plus profité du Brexit. Selon les tout derniers chiffres de Paris europlace, près de 200 projets d'investissements ou de relocalisation se sont déjà concrétisés, ce qui représente près de 4000 emplois directs et 10.000 au total si l'on compte les emplois indirects.

Sans surprise, c'est le secteur financier qui représente plus de la moitié de ces postes. JP Morgan, Bank of America ou encore Goldman Sachs ont notamment opté pour Paris.

Parmi les principaux atouts évoqués: la proximité avec Londres ou encore la qualité des régulateurs français.

A égalité avec Dublin

Paris arrive du coup en tête à égalité avec Dublin, qui a créé beaucoup d'emplois de back office mais devant Francfort et ses 3500 postes et très loin devant Luxembourg et Amsterdam.

En clair, même si la France fait moins bien que ce qu'elle avait prévu, juste après le référendum, elle espérait créer jusqu'à 20.000 emplois indirects, deux fois plus qu'aujourd'hui, elle s'en sort mieux que toutes ses grandes rivales européennes.

Côté britannique, à ce stade 440 entreprises financières ont délocalisé une partie de leurs équipes vers l’Union Européenne.

En termes d’actifs financiers, les banques installées en Grande Bretagne ont transféré près de 10% de leurs fonds vers l’Union Européenne soit un total de 1.050 milliards d’euros.

Pas d'hémorragie côté britannique

Pour autant, ce n’est pas l’hémorragie redoutée par certains économistes. Le secteur financier continue des créer des emplois en Grande Bretagne. Certains sont d’ailleurs directement liés au Brexit.

Et la city londonienne reste incontournable sur des activités spécifiques, comme les chambres de compensation. Leur activité a sensiblement reculé depuis le début de l’année, mais représente l’équivalent de 82.000 milliards d’euros.

Toutefois en l’absence d’accord spécifique avec l’Union Européenne, la prudence reste de mise. Le think tank New Financial s’interroge sur les conséquences du Brexit à long terme: perte d’influence, concurrence européenne, créations d’emplois limitées.

Comme le souligne le chef économiste de Barclays Investment Bank: "le Brexit est un poison lent".

Caroline Morisseau avec OC