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Les Français vont retrouver (un peu) de pouvoir d'achat en 2024

Selon l'Insee, les salaires progresseront plus vite que l'inflation au premier semestre. De quoi engranger des gains de pouvoir d'achat, sans pour autant effacer les pertes enregistrées ces deux dernières années.

Lentement mais sûrement, l'étau se désserre. Dans sa nouvelle note de conjoncture publiée ce jeudi, l'Insee a confirmé le ralentissement des prix observé depuis plusieurs mois. À 2,9% en février sur un an, l'inflation devrait refluer à 2,3% en avril avant de remonter légèrement et de se stabiliser à 2,6% en juin, essentiellement en raison du rétablissement partiel des taxes sur l'électricité.

Un niveau bien en deçà du point haut à plus de 6% atteint début 2023. Surtout, les prix alimentaires devraient nettement ralentir avec une inflation anticipée à 1,2% à mi-année, contre plus de 10% il y a un an. Une bonne nouvelle pour les consommateurs qui vont retrouver un peu de pouvoir d'achat. D'autant que les salaires vont continuer de progresser, portés par la prise en compte de l'inflation passée dans les négociations salariales.

Des gains de pouvoir d'achat qui ne compenseront pas les pertes

Dans le détail, le salaire mensuel de base et le salaire moyen par tête (qui inclut les primes et les indemnités) auront respectivement progressé de 2,8% et 2,6% sur un an à mi-année. Ces hausses sont certes moins fortes que celles observées en 2023, mais elles sont désormais supérieures à l'inflation, ce qui est synonyme de gains de pouvoir d'achat.

En effet, l'acquis de croissance du pouvoir d'achat du salaire mensuel de base et du salaire moyen par tête serait de 0,3 et 0,2% à la fin premier semestre. Cela signifie que les salariés gagneront du pouvoir d'achat sur l'ensemble de l'année, même si la croissance des salaires réels du troisième et quatrième trimestres était nulle.

"Les salariés qui ont perdu en moyenne 2,5 points de pouvoir d'achat en deux ans retrouveraient un peu de gain de salaire réel", confirme Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l'Insee.

Il précise toutefois que que cela ne permettra pas de compenser la perte de pouvoir d'achat passée (-0,7% pour salaire moyen par tête réel en 2023, -0,6% pour le salaire mensuel de base).

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Au-delà des seuls salaires, la revalorisation des prestations, et en premier lieu des pensions de retraite, ainsi que le dynamisme des revenus du patrimoine vont contribuer à faire progresser le pouvoir d'achat de l'ensemble des revenus. D'après l'Insee, le pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages par unité de consommation augmenterait ainsi de 0,5% au premier trimestre. À mi-année, l'acquis d'évolution de ce pouvoir d'achat serait de 0,8%.

Croissance révisée à la baisse au premier trimestre

Les gains de pouvoir d'achat devraient se traduire par un rebond de la consommation des ménages (+0,3% au premier trimestre, +0,4% au deuxième) qui soutiendrait presque à lui-seul l'activité économique. De fait, l'investissement des entreprises continuerait de se replier sur les trois premiers mois de l'année, déprimé par les conditions de financement et "entravé par les fermetures de raffineries et des problèmes d'approvisionnement, notamment dans l'automobile", souligne Dorian Roucher.

En conséquence, l'Insee a revu à la baisse sa prévision de croissance pour le premier trimestre. L'institut de la statistique table désormais sur un PIB tricolore stable par rapport à la fin d'année 2023. Jugeant "temporaire" les difficultés de l'industrie, il a en revanche relevé sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre, à 0,3%, contre 0,2% anticipé jusqu'alors.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco