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Les comptes de l’ENA la mènent droit vers la faillite

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- - JACK GUEZ / AFP

L’École nationale d’administration serait en déficit de 2,8 millions d’euros selon Le Parisien de ce dimanche. À ce rythme, l’institution qui forme les futurs hauts fonctionnaires pourrait faire faillite dans quatre ans.

L'Ecole nationale d'administration peine à administrer ses propres finances. L’institution a affiché 2,8 millions d'euros de déficit l'an dernier, sur un budget total de 40,8 millions d’euros, notamment en raison de l'élargissement de ses missions qui n'a pas été suffisamment compensé par l'État, affirme dimanche Le Parisien.

"Si rien ne change, l'école, qui dispose encore d'une petite réserve pour éponger, fera banqueroute d'ici quatre ans", s'alarme le quotidien, qui a obtenu les documents comptables de l'ENA via le think tank libéral iFRAP - lequel a saisi pour cela la Commission d'accès aux documents administratifs.

Des élèves rémunérés 1700 euros bruts

Selon ces documents, la subvention de l'État (de 31,1 millions d’euros) n'est que légèrement supérieure aux dépenses de personnel (30,9 millions d’euros), laquelle inclut la rémunération des élèves (9,2 millions d’euros), payés 1682 euros brut par mois pendant leurs deux ans de scolarité. Les autres recettes (dont 3,4 millions d’euros de recettes propres) ne suffisent pas à équilibrer les comptes.

Cependant l'école "n'est pas responsable de tout", souligne le Parisien, puisqu'elle a dû absorber en 2002 l'Institut international d'administration publique, puis en 2005 le Centre d'études européennes de Strasbourg. "L'État lui a imposé de grossir sans vraiment revaloriser la subvention qu'il lui verse", analyse le journal.

L'ENA a en outre des créances impayées de plusieurs institutions publiques françaises, pour qui elle a organisé des formations, mais aussi d'Etats étrangers - le Koweït lui doit ainsi 569.700 euros. Interrogé par le Parisien, le secrétaire général de l'ENA, Thierry Rogelet, reconnaît que l'école est "en difficulté financière", mais souligne qu'elle n'a "pas de dettes".

Le secrétaire général table sur un déficit de 1,4 millions d’euros cette année, puis 400.000 l'an prochain, avant "un retour dans le vert, à 500.000 euros", en 2020. Pour y parvenir, l'établissement a supprimé 38 postes ces dernières années, plus quatre autres cette année, a détaillé Thierry Rogelet.

N.G. avec AFP