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Le choc énergétique plombe l'activité française fin 2022, le pic d'inflation attendu début 2023

Selon l'Insee, le PIB tricolore devrait reculer de 0,2% au 4e trimestre en raison notamment de la baisse de la production industrielle sur fond d'envolée des prix de l'énergie. L'inflation devrait atteindre 7% début 2023, avant de ralentir.

La crise énergétique donne un sérieux coup de frein à l'activité française. Après +0,2% au 3eme trimestre, le PIB tricolore devrait reculer de 0,2% sur les trois derniers mois de l'année, selon la dernière note de conjoncture de l'Insee qui tablait initialement sur une croissance nulle.

Cette contraction serait liée au recul de 1,5% de la production industrielle face au choc énergétique, à "une activité atone dans les services" mais également à la baisse de la consommation des ménages due au "fort recul de la consommation d'énergie en lien avec les températures clémentes d'octobre-novembre" mais aussi des efforts de sobriété consentis par les Français. Les dépenses en hébergement-restauration sont elles aussi attendues en baisse, dans un contexte de forte inflation.

Les prévisions de l'Insee sont contradictoires avec celles de la Banque de France qui s'attend plutôt à une croissance "très légère" au 4e trimestre. Sur l'ensemble de l'année, le PIB devrait malgré tout progresser de 2,5%, d'après l'institut de la statistique.

L'année 2023 démarrerait néanmoins avec une croissance légèrement positive au premier trimestre (+0,1%) grâce "au rebond dans la cokéfaction-raffinage après les grèves de l'automne, et du redémarrage programmé de plusieurs réacteurs nucléaires actuellement en maintenance" et dont l'arrêt aurait coûté 0,4 point de PIB en 2022, souligne l'Insee. L'activité rebondirait par la suite dans les services, permettant au PIB de progresser de 0,3% au deuxième trimestre. L'acquis de croissance à mi-année pour 2023 serait ainsi de 0,4%.

Une inflation à 7% début 2023

Si l'inflation s'est stabilisée à 6,2% en novembre, elle devrait de nouveau accélérer pour atteindre 7% début 2023, sous l'effet de l'augmentation des prix de l'énergie avec la fin de la remise à la pompe et de la hausse programmée des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité. La hausse des prix alimentaires s'établirait quant à elle à 13% sur un an. 66% des entreprises industrielles prévoient en outre d'augmenter leurs prix de vente face à l'envolée des prix de l'énergie.

Le ralentissement des prix à la consommation devrait finalement intervenir au printemps "par effet de base", avec 5,5% d'inflation attendue en juin 2023.

Malgré la flambée des prix et la baisse des salaires réels, le pouvoir d'achat des Français augmenterait fin 2022 (+0,7% par unité de consommation) grâce aux mesures de soutien mises en place (suppression de la redevance TV, poursuite de la réduction de la taxe d'habitation, chèque énergie exceptionnel...), avant de reculer au premier (-1,2%) puis au second (-0,5%) trimestre 2023 "en raison du dynamisme des prix ainsi que du ralentissement attendu de l'emploi, relève l'Insee.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco