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Le 1er mai, la Camif veut une journée sans Google

Google a accepté de verser des "sommes significatives" en contrepartie des contenus du groupe de presse News Corp. de Rupert Murdoch

Google a accepté de verser des "sommes significatives" en contrepartie des contenus du groupe de presse News Corp. de Rupert Murdoch - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Le vendeur en ligne d'ameublement entend protester contre l'augmentation des tarifs publicitaires décidée par le moteur de recherche pour compenser le coût de la taxe Gafa.

La Camif veut faire pression sur Google. Le géant américain augmentera en effet ses tarifs publicitaires de 2% le 1er mai prochain. La firme de Mountain View entend par cette augmentation compenser le coût de la taxe Gafa sur le chiffre d'affaires payée à l'Etat.

Une augmentation jugée "inacceptable" par le pure-player de l'équipement de la maison "made in France". La Camif a donc décidé de lancer ce jour-là "La Journée sans Google".

"Concrètement, Camif retira 100% de son budget publicitaire de Google durant cette journée, invitant l’ensemble des autres entreprises clientes de Google à en faire autant, et incitant les citoyens à se passer de Google (au moins une journée)", peut-on lire dans un communiqué.

"Cynisme"

Fort de sa position archi dominante sur les moteurs de recherche, Google se permet, en pleine pandémie Covid, d’imposer à ses clients français, essentiellement composés de TPE et PME déjà touchées par la crise et de plus en plus dépendantes du numérique, de payer sa taxe, et ce tout en ayant déjà largement tiré profit de la situation (le bénéfice de Google a cru de +50% en 2021)", s’emporte Emery Jacquillat, Président de Camif.
Google a même le cynisme de procéder à cette hausse tout en se présentant comme l’ami des petits avec sa campagne de pub 'Ensemble continuons de soutenir les commerçants près de chez nous'".

Et d’ajouter: "Il serait temps que le sujet éveille l’attention des politiques, à commercer par notre ministre de l’Économie et des Finances Bruno Lemaire, qui ne peut laisser piétiner sa loi par Google".

Pour la Camif, l'objectif est que cette initiative fasse tâche d'huile pour "faire reculer Google". "Si deux-tiers des 30.000 annonceurs français de Google coupent ne serait-ce qu’une seule journée leur budget publicitaire, cela reviendra à priver Google de 2% de son chiffre d’affaires sur un mois", estime Emery Jacquillat.

Rappelons que la taxe GAFA française vit théoriquement ces derniers mois. La négociation au sein de l'OCDE pour une imposition globale des géants de la tech semble enfin prendre forme grâce à l'impulsion de la nouvelle administration Biden.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business