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La grogne contre la hausse des prix des carburants prend de l'ampleur

Entre une pétition abondamment relayée, la colère des routiers et une manifestation prévue le 17 novembre, la bronca contre la hausse des prix des carburants s'intensifie, et devrait forcer le gouvernement à réagir.

La colère contre la hausse des prix des carburants prend des proportions que le gouvernement n'avait sans doute pas anticipées. En un an, le prix du diesel s'est renchéri de 23%, tandis que l'essence a pris 14%. Ces augmentations sont certes en partie liées à l'évolution des cours mondiaux du pétrole, mais aussi au renchérissement des taxes: cette année, elles ont augmenté de 7,6 centimes au litre pour le diesel, et de 3,9 centimes pour l'essence. De quoi excéder les particuliers et les professionnels, qui s'organisent pour protester ces jours-ci.

Ce vendredi matin, une pétition contre ces augmentations, lancée en début de semaine par une automobiliste sur le site Change.org, a déjà recueilli près de 300.000 signatures. Un nombre qui croît à vitesse grand V, alors que le lien ne cesse d'être partagé sur les réseaux sociaux.

Toujours sur les réseaux sociaux, les appels à bloquer les routes un peu partout en France le 17 novembre pour protester contre la hausse des prix à la pompe se multiplient.

Les transporteurs n'accepteront plus de hausse

Et la mobilisation est en train de gagner les professionnels. Notamment des artisans qui font des kilomètres et dont le budget carburant en forte augmentation commence à grever les revenus.

Abbassi Amin, un plombier interviewé par BFMTV, raconte ainsi qu'à trois pleins par semaine pour effectuer en moyenne 150 kilomètres par jour, la note s'est alourdie de 40 à 60 euros à la pompe. Une hausse qu'il se refuse à répercuter sur les factures de ses clients.

Autre secteur qui voit rouge et se mobilise: le transport routier. La déléguée de l'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles, Catherine Pons, a haussé le ton ce vendredi sur BFMTV. Elle souligne que les conducteurs de poids-lourds paient déjà toutes sortes de taxes pour financer les infrastructures, pour un montant total de 30 milliards d'euros par an. Ainsi, "les transporteurs n'accepteront plus aucune hausse supplémentaire", prévient-elle.

Les routiers prêts à l'action

Par ailleurs "nous n'allons plus discuter avec le gouvernement (…) Nous n'avons absolument aucune confiance sur le fait que ces taxes supplémentaires qui pourraient nous être imposées soient bien attribuées à l'entretien des routes", s'est encore insurgée la déléguée de l'Unostra.

Pour le moment, l'organisation n'a pas prévu de se joindre au mouvement des particuliers du 17 novembre, considérant que les revendications des professionnels ne sont pas les mêmes. Mais des actions distinctes pourraient être décidées puisque "les demandes de mobilisation de la part des transporteurs émanent de toutes les régions de France", avertit Catherine Pons.

En tout cas la grogne n'est pas près de se tasser: la fiscalité sur les carburants doit encore augmenter ces prochains mois. En janvier prochain, les taxes sur le diesel augmenteront de 6 centimes par litre, et de 3 centimes pour l'essence. Le gouvernement a prévu de les faire progresser au même rythme chaque année jusqu'en 2022.

N.G.