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L'Insee prédit un net ralentissement de l'inflation alimentaire d'ici la fin de l'année

Selon l'Insee, l'inflation alimentaire pourrait être divisée par deux d'ici la fin de l'année mais resterait à un niveau élevé, entre 7 et 8%. Dans ce contexte, l'institut de la statistique table sur une croissance annuelle modeste, de l'ordre de 0,6%.

Le mouvement est enclenché. Après avoir atteint un plateau pendant onze mois, autour des 6% sur un an, l'inflation a reflué en mai, à 5,1%. Et la décrue devrait se poursuivre dans les prochains mois, selon la dernière note de conjoncture de l'Insee qui table sur 4,4% en décembre. Si bien que sur l'ensemble de l'année 2023, l'inflation s'établirait à 5%, après 5,2% l'an passé.

Ce ralentissement serait essentiellement lié à la stabilisation des prix de l'énergie et à la moindre hausse des prix de l'alimentation, actuellement principal contributeur de l'inflation.

Autour de 14% aujourd'hui, l'inflation alimentaire devrait "nettement ralentir, sans toutefois forcément baisser en moyenne", relève l'institut de la statistique qui s'attend à ce qu'elle soit "divisée par deux d'ici la fin de l'année où elle se situerait alors entre 7 et 8%", du fait du repli des cours mondiaux des matières premières alimentaires et énergétiques mais aussi des renégociations commerciales entre industriels et distributeurs qui pourraient "accentuer ce mouvement".

Dans ce contexte, "les services pèseraient de plus en plus dans l'inflation d'ensemble et en deviendraient les premiers contributeurs dès l'été", expliquent les experts de l'Insee.

Après une hausse de 3% en mai sur un an, l'inflation des services accélèrerait à nouveau, pour atteindre 4,2% en fin d'année. En cause: la "hausse des coûts salariaux" liée aux revalorisations du Smic ainsi que la répercussion plus lente des coûts de production. Sans oublier la revalorisation de la tarification des médecins généralistes devrait faire augmenter les prix des services de santé à compter du mois de novembre.

Pas de récession en vue mais une croissance modeste

Si l'inflation a entamé son repli, elle continuerait de peser sur l'activité économique en 2023, en témoigne la dégradation du climat des affaires et de la confiance des ménages. Dans ce contexte, l'Insee a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre, à 0,1%, au lieu de 0,2% prévu initialement. L'économie tricolore devrait être à peine plus dynamique au troisième (+0,1%) et quatrième (+0,2%) trimestres. Au final, la croissance annuelle s'établirait à 0,6%, après 2,5% l'an passé. Le gouvernement, lui, table sur 1%.

Pour expliquer cette croissance molle, l'Insee évoque notamment un recul de l'activité dans le commerce au deuxième trimestre et un faible rebond dans les transports, "pénalisés par les grèves au premier trimestre". Par la suite, la croissance de l'activité resterait modeste dans de nombreux secteurs, alors que la remontée des taux d'intérêt continuerait d'affecter l'investissement des entreprises, notamment dans la construction, jusqu'à la fin de l'année.

Nicolas Doze : Le pic d'inflation est atteint - 01/06
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Du côté des ménages, la consommation reculerait (-0,3%) au deuxième trimestre sous le poids de l'inflation alimentaire, avant de rebondir au second semestre (+0,2% par trimestre). Sur l'ensemble de l'année, elle se replierait de -0,2%. L'investissement des ménages poursuivrait enfin son recul en raison du durcissement de l'accès au crédit. Avec pour conséquence "de moindres productions de logement, tant individuels que collectifs, et plus généralement une poursuite du repli des transactions immobilières", note l'Insee.

Le taux de chômage stable

Conjointement à l'activité économique, le marché du travail ralentirait en 2023, avec 175.000 emplois créés sur l'ensemble de l'année après +445.000 fin 2022, toujours selon l'Insee.

En lien avec la hausse des contrats en alternance et les premiers effets de la réforme des retraites qui entrera en vigueur en septembre, la population active augmenterait, elle, de 50.000 actifs en moyenne par trimestre. Si bien que le taux de chômage resterait stable, à 7,1%, jusqu'à la fin de l'année, d'après l'Insee.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco