Guillaume Pépy : "On ne peut pas maintenir des guichets partout"

Invité de RMC et BFMTV ce jeudi matin, le PDG de la SNCF a justifié la fermeture continue de guichets de vente physique par de nouveaux moyens de distribution mis en place par la compagnie ferroviaire.

La CFDT s’insurgeait cet été que plus de 5000 emplois ont été supprimés principalement aux guichets SNCF ces dernières années. Avec pour résultat, des files d’attentes de plus en plus longues dans les gares aux périodes d’affluences. Mais Guillaume Pépy a défendu la fermeture de guichets en gare sur BFMTV et RMC ce matin.

"On ne peut pas maintenir des guichets partout parce qu’à la fin, c’est le contribuable qui les paie quand il n’y a pas suffisamment de clients pour équilibrer", a argumenté le dirigeant de la SNCF. Quant aux attentes interminables dans les agences des gares cet été, qui ont fait la une de l’actualité, Guillaume Pépy a reconnu avoir fait "une bêtise au début du mois de juillet. Il y a eu des queues inacceptables".

Le PDG de la SNCF estime toutefois avoir réagi à temps : "on a remis 180 personnes tout de suite dans les guichets, et vous n’avez plus entendu parler d’attente en gare". Pas question néanmoins d’ouvrir de nouvelles agences de vente. La SNCF se concentre surtout sur des nouveaux moyens de vendre ses billets de train.

200 tabacs vont vendre des billets de train

Par exemple, l’accord passé avec les buralistes l'automne dernier se concrétise. "Il y a 200 bureaux de tabac dans cinq régions en France, qui vont distribuer des billets de train d’ici quelques jours ou quelques semaines", a promis le dirigeant. Ainsi "des villes comme Tavaux, Carnoules ou La Trinité vont commencer dès septembre à vendre des billets TER et TGV".

Pour distribuer ses billets en région, la SNCF mise par ailleurs sur les marchés locaux, où vont s’installer "des guichets mobiles", a expliqué Guillaume Pépy. Actuellement, "une camionnette SNCF vient sur les marchés de deux à quatre jours par semaine pour vendre des billets dans quatre régions de France", a-t-il souligné.

Et dernière alternative à la vente en agence: la SNCF expérimente actuellement des "visioguichets". Des machines où "en appuyant sur un bouton, une personne apparaît sur l’écran pour vous guider, et même prendre la main sur l’appareil" pour nous aider à trouver notre billet, a détaillé le dirigeant. Un moyen, là encore, "de pouvoir distribuer de façon humaine partout", a déclaré Guillaume Peppy.

Concernant ces machines de vente d’ailleurs, la SNCF a pris en compte les remarques des voyageurs qui déploraient d’être obligé de payer en carte. "Pour ceux qui veulent payer en monnaie, on a remis dans les gares des monnayeurs. J’ai pu moi-même à la Gare du Nord, la Gare Montparnasse et celle de Bordeaux, constater que ça marchait très bien", s’est félicité Guillaume Pépy.

Nina Godart