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Didier Guillaume: "Aujourd'hui les agriculteurs n'ont pas les moyens de s'assurer"

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Agriculture a précisé qu'il allait lancer une concertation avec les professionnels concernés autour d'une assurance généralisée, mutualisant les risques liés aux aléas climatiques. Il juge les assurances actuelles "trop chères" pour le monde agricole.

"L'agriculture est aujourd'hui le seul métier où l'assurance n'est pas obligatoire" a affirmé le ministre de l'Agriculture sur BFMTV à propos de la multiplication des aléas climatiques comme les récentes chutes de grêle ayant détruit les productions fruitières dans la Drôme.

"Je lance une grande concertation avec le monde agricole, les assureurs, la fédération des assurances, le Crédit Agricole et Groupama pour voir comment on va pouvoir faire cela demain. On ne peut pas continuer comme cela" a ajouté Didier Guillaume.

Ce dernier avait déjà évoqué devant le Sénat, il y a quelques jours, sa proposition aux organisations professionnelles agricoles, aux chambres d’agriculture, mais également à Groupama, à la MSA et au secteur bancaire de travailler sur une véritable assurance récolte.

Son aspect obligatoire "fera partie de la discussion"

"Aujourd'hui l'assurance est beaucoup trop chère et les agriculteurs n'ont pas les moyens de s'assurer. C'est pourquoi nous devons regarder si nous pouvons créer une assurance généralisée, mutualisée qui soit moins chère en termes de cotisation", a renchéri Didier Guillaume. "Sans cela, tous les ans nous serons amenés à voir des agriculteurs pleurer car le dérèglement climatique va multiplier ces aléas climatiques" a-t-il déploré.

Son caractère obligatoire "fera partie de la discussion" a ajouté le ministre qui comme sénateur a rappelé qu'il avait déposé des amendements pour une assurance obligatoire, inter-filière et généralisée.

"Si elle n'est pas obligatoire, ce n'est pas un problème. Il faut surtout élargir la base afin que la péréquation soit beaucoup plus forte car il y a tellement peu de monde à s'assurer que l'assurance reste trop chère" a-t-il insisté. "La discussion va être lancée, on fera le point à la fin de l’année" a conclu le ministre.
Frédéric Bergé