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Bruno Le Maire se lâche sur les rémunérations des grands patrons

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. - Éric Piermont - AFP

Paris va profiter de la présidence du G7 pour affirmer sa vision du capitalisme, qui doit "refuser catégoriquement", selon les mots du ministre de l'Économie, les écarts de salaires trop importants au sein d'une même entreprise.

Le capitalisme "doit réduire les inégalités", a insisté ce lundi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, critiquant les écarts de rémunérations parfois démesurés dans une même entreprise entre le patron et les plus bas salaires.

Au G7, dont elle prend la présidence cette année, la France veut lancer la "réinvention du capitalisme", a annoncé le ministre. Paris va profiter de l'occasion pour "affirmer" sa vision du capitalisme de demain.

"Le capitalisme auquel nous croyons doit réduire les inégalités et pas les renforcer, il doit les réduire à l’intérieur des nations et il doit les réduire entre les nations", a détaillé Bruno Le Maire.

Pour ce faire, le patron de Bercy estime qu'il faut réduire les écarts de salaires au sein d'une même entreprise. "Le capitalisme auquel nous croyons accepte d’avoir des salaires élevés et des salaires plus modestes, mais il refuse catégoriquement que dans une même entreprise, le chef d’entreprise ait une rémunération 200, 250 ou 300 fois supérieure à celui du salarié le plus modeste", a-t-il lancé.

289 fois le Smic

En moyenne, les dirigeants du CAC 40 ont perçu une rémunération de plus de 5 millions d'euros en 2017. À l'inverse, le Smic au 1er janvier de cette même année s'élevait à 1480,27 euros brut mensuel, ce qui représente un montant de 17.763 euros sur douze mois, soit 289 fois moins que les chefs des plus grandes entreprises françaises.

Le patronat s'est aussi saisi de l'affaire. Le Medef et l'Afep ont publié, une première fois en 2008 puis réactualisé en 2013, un code d'éthique de gouvernance. Il prévoit notamment un dispositif de "Say and Pay", qui consiste à consulter l'assemblée générale des actionnaires avant de fixer la rémunération d'un dirigeant. Au départ consultatif, ce dispositif est devenu contraignant depuis la loi Sapin 2, adoptée fin 2016.

La loi Pacte, menée par Bruno Le Maire, prévoit que les grandes entreprises rendent public les écarts de salaires, comme l'avait promis Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.

Jean-Christophe Catalon