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Assurance chômage, télétravail... quel est le bilan d'Elisabeth Borne, ministre du Travail?

Le passage de la nouvelle Première ministre rue de Grenelle aura été marqué par la crise sanitaire, mais aussi par la très contestée réforme de l'assurance chômage.

Aux Transports, à la Transition écologique et solidaire puis au ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion… Elisabeth Borne aura été de tous les gouvernements du premier mandat d’Emmanuel Macron. Satisfait de son bilan durant ces cinq dernières années, le chef de l’Etat fraîchement réélu vient de lui renouveler sa confiance en la nommant ce lundi Première ministre.

Mais que retenir de son passage rue de Grenelle? Nommée ministre du Travail en juillet 2020, en plein cœur de la crise sanitaire, Elisabeth Borne a été l’un des membres du gouvernement propulsés en première ligne durant la pandémie en participant au déploiement des aides Covid notamment le "bouclier anti-licenciement" du chômage partiel dont ont bénéficié des millions de salariés. Avec un résultat globalement positif puisque le taux de chômage était début 2022 (7,3%) inférieur à son niveau d’avant-crise (7,8%) après avoir fortement augmenté au début de la crise du Covid-19 (8,8% au troisième trimestre 2020).

Tout au long de la pandémie, c’était aussi le ministère dont elle avait les manettes qui était chargé d’élaborer le protocole sanitaire en entreprise, révisé à de multiples reprises en fonction de l’évolution épidémique, et de battre le rappel sur le télétravail, jusqu’à le rendre obligatoire.

Assurance chômage, apprentissage, "1 jeune, 1 solution"

Au-delà de la crise sanitaire, Elisabeth Borne a dû gérer dès son arrivée rue de Grenelle le très contesté dossier de la réforme de l’assurance chômage lancée en 2019. Unanimement dénoncée par les syndicats, cette réforme a durci les règles d’accès à l’indemnisation chômage et abouti à une baisse de l’allocation pour certains demandeurs d’emploi qui la touchent malgré tout "plus longtemps" qu'auparavant, se défendait la ministre. Présentée en mars 2021 dans une version "adaptée" à la crise, la réforme est pleinement entrée en vigueur en décembre, après avoir été un temps suspendue.

A son actif également, le plan "Un jeune, une solution" présenté dès juillet 2020 qui a mobilisé une palette de dispositifs pour l'emploi, dont des aides massives à l'apprentissage, pour éviter une "génération sacrifiée". Un plan qui, en complément de la réforme de l’apprentissage de 2018, a produit ses effets: 718.000 contrats d’apprentissage (+148% par rapport à 2017) ont été signés en 2021 dans le privé et le public. Un record.

Plus récemment, Elisabeth Borne a été chargée de défendre le Contrat d’Engagement Jeune lancé le 1er mars 2022 dans la continuité du plan "1 jeune, 1 solution" pour aider les jeunes éloignés du marché du travail. Si l’opposition de gauche réclamait une ouverture du RSA aux moins de 25 ans, Emmanuel Macron s’y est toujours opposé, préférant un dispositif d’allocation versée sous condition de respecter certains engagements dans la recherche d’emploi.

En novembre, la ministre du Travail défendait "un système de droits et devoirs dans lequel on veut un accompagnement intensif de bout en bout". "Mieux vaut un emploi que des allocations", avait-elle déclaré dans la presse régionale.

Elisabeth Borne aurait aussi dû se frotter à l’explosif dossier des retraites dont elle avait hérité lors de son arrivée rue de Grenelle. Mais le projet avait été supprimé en raison de la crise sanitaire. Ce n’est que partie remise pour la nouvelle Première ministre puisque la réforme proposée par Emmanuel Macron, bien qu’elle n’a plus rien à voir avec celle du premier mandat, s’annonce comme l’un des chantiers les plus difficiles de ce second quinquennat.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco