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Finances publiques

Dépenses des ministères, MaPrimeRénov', CPF... Le détail des 10 milliards d'euros d'économies annoncés par Le Maire

Invité de la matinale de France 2, le ministre des Comptes publics a précisé les différentes mesures du plan d'économies de 10 milliards annoncé dimanche soir par Bruno Le Maire.

"Tout le monde va se serrer la ceinture, tous les ministères sont concernés." Présent sur le plateau de Télématin sur France 2 ce lundi matin, Thomas Cazenave a confirmé le cap budgétaire de l'État pour 2024 quelques heures après l'annonce de Bruno Le Maire au sujet d'un plan d'économies de 10 milliards d'euros cette année. "Jusqu'à il y a quelques mois, notre économie résistait très bien, a souligné le ministre des Comptes publics. C'est notre responsabilité de constater tout de suite que finalement, la croissance résiste mais sera moins forte que prévu."

"Comme elle est moins forte que prévu, les recettes sont moins importantes: moins d'impôt sur les sociétés, moins de TVA, moins de cotisations. Comme les recettes baissent, on doit baisser les dépenses pour ne pas laisser le déficit public se dégrader."

Selon le ministre, cette réactivité "doit convaincre nos partenaires du sérieux de notre gestion des finances publiques et de notre détermination avec Bruno Le Maire" alors que des agences de notation pourraient dégrader la note de la France.

Baisses de 25% des surfaces de bureaux, de 20% pour les déplacements d'agents publics

Sur ces 10 milliards d'économies, l'État entend d'abord s'attaquer à ses dépenses de fonctionnement. "On va faire 750 millions d'euros d'économies sur nos achats, indique Thomas Cazenave. On va réduire les surfaces de bureaux de près de 25% d'ici 2030 [...] On a 25 millions de mètres carrés de bureaux." De même, les déplacements des agents publics vont être réduits "de près de 20%: ça veut dire moins de déplacements professionnels, on peut utiliser la visio."

"De manière générale, on peut bâtir un État plus sobre. C'est normal que l'État s'applique cette exigence de baisse de la dépense et de bonne gestion."

L'exécutif va également serrer la vis en matière de recrutement: "Il y aura 700 millions d'économies sur les dépenses de personnel dès l'année prochaine: ça peut vouloir dire des recrutements qui vont être décalés dans le temps."

Plus de 12 milliards d'économies supplémentaires en 2025

Outre les recrutements, le ministre des Comptes publics souhaite aussi reporter un certain nombre de projets comme ceux soutenus à l'international via l'aide publique au développement mais aussi le Compte personnel de formation (CPF) ou encore MaPrimeRénov'.

"On révise le budget qu'on va consacrer à MaPrimeRénov', il va continuer à augmenter mais de manière moins importante", insiste Thomas Cazenave. "D'abord car on doit faire des économies et d'autre part parce que Christophe Béchu a entrepris une révision du calcul du diagnostic de performance énergétique qui peut changer le nombre global de logements à rénover."

En ce qui concerne le CPF, le membre du gouvernement rappelle que ce sont plus de 2 milliards d'euros qui sont consacrés à ce dispositif. "On va demander à celles et ceux qui en bénéficient de contribuer, ajoute-t-il. C'était une décision qu'on avait prise en 2023 et on souhaite la mettre en oeuvre dès cette année."

Enfin, il précise que ce plan d'économies pour 2024 ne remet pas en cause celui pour 2025: "Il est fort probable que nous ayons à faire plus de 12 milliards d'économies supplémentaires l'année prochaine."

Timothée Talbi