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Economie et Social

Elisabeth Borne voit comme "un gâchis" de se passer de l'expertise des seniors

A l'occasion de l'évènement "Impact PME" organisé par la Confédération des PME, la Première ministre a appelé les partenaires sociaux à trouver "des solutions nouvelles et ambitieuses" pour l'emploi des seniors.

La Première ministre Elisabeth Borne a considéré jeudi que c'était "un immense gâchis" de se passer de l'expertise des seniors au travail, appelant les partenaires sociaux à trouver "des solutions nouvelles et ambitieuses". De son côté, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a proposé "un plan d'action global" pour l'emploi des plus de 55 ans.

Se disant "convaincue" des mérites du dialogue social, "une méthode qui a fait ses preuves", lors de l'évènement "Impact PME" organisé par la Confédération des PME à Paris, Elisabeth Borne a relevé que "de nombreux chantiers" attendaient ses interlocuteurs. "Je pense, en particulier à la question de l'emploi des seniors. Nous passer de leur expertise et de leur expérience est un immense gâchis, et nous ne pourrons pas atteindre le plein-emploi sans relever ce défi", a-t-elle dit.

"Je compte sur les partenaires sociaux pour trouver des solutions nouvelles et ambitieuses", a-t-elle lancé.

Bruno Le Maire plaide pour une "sortie progressive du marché du travail pour les plus de 55 ans"

De son côté, Bruno Le Maire a répété sur France Inter "vouloir qu'on mette fin à toutes les hypocrisies du modèle social français" au sujet des plus de 55 ans. Il avait proposé la semaine dernière d'abaisser la durée de leur indemnisation sur celle des autres chômeurs, de 27 à 18 mois. Il a noté que cette proposition, pour l'instant reprise par aucun membre du gouvernement, avait "peut-être cassé de la vaisselle", mais avait mis la lumière sur le fait qu'en France, "on discrimine les plus de 55 ans" au travail.

Entre autres "mesures très concrètes", Bruno Le Maire a proposé que dans "tous les métiers difficiles", les 35 à 45 ans aient "un droit automatique à une nouvelle formation", pour "ne pas finir (son) activité dans des métiers qui sont pénibles physiquement". Il a aussi proposé de travailler avec les partenaires sociaux "à une sortie progressive et non pas brutale du marché du travail pour les plus de 55 ans": "par exemple, les plus de 55 ans pourraient avoir droit à des contrats dans lesquels ils travaillent à 4/5, 80% du temps de travail, mais avec 90% de leur salaire et 100% de leurs cotisations retraite", a-t-il avancé.

"Ca a un coût, a-t-il convenu, il faut que nous regardions qui peut assumer ce coût".

Pour lui, "les entreprises ont un rôle majeur à jouer" dans cette affaire.

TT avec AFP