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Egalité hommes-femmes: "sans quotas, on n’y arrivera pas", affirme Elisabeth Moreno

Invitée sur BFM Business pour parler de la proposition de loi visant à accélérer l'égalité entre les hommes et les femmes, Elisabeth Moreno a assuré que "sans quotas, on n’y arrivera pas".

L'Assemblée nationale veut accélérer la féminisation des directions exécutives des entreprises, Comex et Codir. Hasard du calendrier, la proposition de loi adoptée par une commission de l'Assemblée nationale est portée dix ans après la loi Copé-Zimmermann, qui a largement contribué à augmenter la part de femmes dans les conseils d'administration et de surveillance.

Parmi les propositions du texte porté par la députée LREM Marie-Pierre Rixain et poussé par Christophe Castaner, président du groupe LREM à l'Assemblée: l'instauration de quotas. Une mesure qui fait débat, mais jugée essentielle par Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.

"Sans quotas, on n’y arrivera pas", affirme la ministre sur notre antenne. Si on considérait les gens pour leur mérite, on n’aurait pas besoin de quotas".

Une seule femme à la tête d'une entreprise du CAC 40

La proposition de loi visant à “accélérer l’égalité économique et professionnelle” entre les hommes et les femmes a été adoptée par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale le 5 mai. Son examen en séance publique se poursuit ce mercredi dans l'hémicycle, après une première journée de discussion. Le texte prévoit une amende pouvant aller jusqu'à 1% du chiffre d'affaires de l'entreprise en cas de non-respect des quotas.

"Si les femmes étaient considérées pour leur intelligence, pour leurs compétences, pour leurs capacités, pour leur talent, plutôt que d'être considérées comme des femmes qui vont avoir des enfants et donc à qui on ne va pas donner des responsabilités [...], si les femmes pouvaient avoir accès aux mêmes promotions, aux mêmes stock option à la fin de l'année, on n'en serait pas là", déplore avec ferveur Élisabeth Moreno.

"Nous sommes en 2021 et nous n'avons qu'une seule femme à la tête d'une entreprise du CAC40", insiste la ministre. Une situation qui pourrait changer si Nathalie Roos venait à prendre la tête de Danone, en ballotage avec Franck Riboud, le fils du fondateur de Danone, pour succéder à Emmanuel Faber.

Faut-il pousser sa candidature sous prétexte qu'elle est une femme? "Rien ne doit primer sur la compétence", assure Elisabeth Moreno, tout en affirmant qu'il "serait temps que Danone considère une candidature de femme".

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech