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Dette publique: Bruno Le Maire annonce des "réductions de dépenses significatives" dès le budget 2024

Dans une interview pour le JDD, le ministre de l'Économie et des Finances fixe l'horizon 2026 pour faire baisser la dette française qui s'apprête à dépasser le seuil des 3.000 milliards d'euros.

C'est l'un des grands chantiers qui attend Bercy au cours du second quinquennat d'Emmanuel Macron: la réduction de la dette française. Alors qu'elle dépasse désormais les 113%, la dette publique de la France se dirige sûrement vers le seuil des 3.000 milliards d'euros.

Dans un entretien au Journal du dimanche (JDD), Bruno Le Maire, souligne sa volonté d'inverser la tendance d'ici la fin du mandat: "Avec le Président et la Première ministre, nous sommes déterminés à faire baisser la dette à partir de 2026, et à ramener le déficit public sous les 3 % en 2027."

"Irresponsable pour les générations futures"

Un objectif devenu nécessaire en raison de conditions de financement moins clémentes. "Hier, l’État français empruntait à 0%, aujourd’hui à 2,5 %. En conséquence, la charge de la dette est passée de 31 milliards en 2021 à 42 milliards en 2022, évoque le ministre de l'Économie et des Finances. Il serait irresponsable de faire peser cette charge sur les générations futures."

Alors que la dette publique flirtait déjà avec les 100% du PIB en 2017, il explique que ce sont les chocs successifs du Covid et de la crise énergétique qui ont conduit à la creuser avec des dépenses significatives.

"Le quoi qu'il en coûte est fini"

Pour remédier à cette situation, Bruno Le Maire mise sur un levier: "produire plus que nous ne dépensons". "Cela suppose donc de créer plus de richesses: nous sommes en bonne voie puisque notre croissance est positive, que nous avons créé 1,6 million d’emplois en cinq ans et que notre nation est devenue la plus attractive en Europe. Mais cela suppose aussi de freiner la dépense publique", tempère-t-il.

Une revue des dépenses va être prochainement engagée afin de "passer au peigne fin" les dépenses publiques de l'État, des collectivités locales et du champ social.

"Dès le budget 2024, nous pourrons programmer des réductions de dépenses significatives", espère Bruno Le Maire qui cite en exemple la contradiction entre le maintien des avantages fiscaux favorables aux énergies fossiles et la stratégie de décarbonation de l'économie française.

Cet entretien est aussi l'occasion de confirmer que la politique du "quoiqu'il en coûte" est bel et bien terminée après avoir permis d'"éviter une vague de faillites, une explosion du chômage dont la France ne se serait pas relevée" selon les mots du patron de Bercy qui insiste sur le caractère exceptionnel de "cette réponse massive". "Le quoi qu’il en coûte est fini.

Mais cela ne signifie pas la fin de la protection des plus faibles, des entreprises et des ménages en difficulté, rappelle le ministre de l'Economie et des Finances. Nous maintenons une protection contre la flambée des prix de l’énergie, pour les Français bien sûr, mais aussi pour nos industries, nos artisans, nos boulangeries."

Timothée Talbi