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Brexit: le vote à Londres "a accru le risque d'un retrait désordonné", avertit Juncker

Jean-Claude Juncker avertit sur le risque d'un retrait désordonné

Jean-Claude Juncker avertit sur le risque d'un retrait désordonné - John THYS / AFP

Le président de la Commission européenne a fait savoir que les 27 pays membres devaient être préparés à "tous les scénarios, y compris le pire". Il s'est néanmoins dit optimiste sur la conclusion d'un accord avec le Royaume-Uni.

Le vote mardi du parlement britannique "a accru le risque d'un retrait désordonné" du Royaume-Uni de l'Union européenne, a averti mercredi à Bruxelles le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Il a estimé que les 27 devaient être préparés à "tous les scénarios, y compris le pire", à moins de deux moins d'un Brexit programmé pour le 29 mars, lors d'une intervention devant le Parlement européen. Il a insisté sur la nécessité "plus que jamais" que "l'UE reste calme, déterminée, ainsi qu'elle l'a été tout au long de ce processus" des négociations sur l'accord de retrait.

Confortée par l'appui de son parlement mardi soir, Theresa May veut rouvrir les discussions sur l'accord de retrait du Royaume-Uni, en particulier sur le "filet de sécurité", le "basckstop", solution imaginée dans l'accord de divorce pour empêcher le retour d'une frontière dure entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du nord. Mais les Européens ont fermement rejeté toute renégociation dès mardi soir.

"Voter contre un 'no deal' n'élimine pas le risque d'un 'no deal'"

Le président de la Commission s'est dit "optimiste par nature", ce qui le conduit à penser qu'il "peut et qu'il y aura un accord avec le Royaume-Uni". Le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, a ensuite défendu devant la même instance ce dispositif du "backstop", censé ne s'appliquer que si aucune autre solution n'est trouvée à la suite de négociations sur la future relation entre les deux parties, qui doivent suivre le retrait du 29 mars.

"Ce n'est pas du dogmatisme, c'est une solution réaliste", a plaidé Michel Barnier à propos de ce dispositif que les députés britanniques souhaitent remplacer par des "arrangements alternatifs". "Aujourd'hui, personne -ni d'un côté, ni de l'autre- ne serait en mesure de dire quels seraient ces arrangements alternatifs" pour qu'ils soient opérationnels, a-t-il estimé.

"Voter contre un 'no deal' n'élimine pas le risque d'un 'no deal'", a aussi fait valoir celui qui a mené coté européen les 17 mois de négociations ardues qui ont conduit à l'accord approuvé par les 27 et Theresa May en novembre dernier.

Paul Louis avec AFP