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Air France-KLM: un soutien des Etats "indispensable"

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- - Pascal Pavani - AFP

Le groupe a un besoin de liquidités attendu au troisième trimestre. Des discussions sont en cours entre les Etats français et néerlandais pour fournir des prêts bancaires garantis par les Etats et par ailleurs des prêts directs.

Un soutien des Etats français et néerlandais est "indispensable" pour permettre au groupe Air France-KLM de se relever de la crise du Covid-19 qui frappe de plein fouet le secteur du transport aérien, a indiqué mercredi son directeur général Benjamin Smith.

"Compte tenu de la crise et de l'incertitude qu'elle génère, ce soutien est indispensable pour permettre au groupe de traverser cette période critique", a expliqué M. Smith lors d'une visioconférence avec les sénateurs de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable.

Des discussions sont en cours entre les Etats français et néerlandais et le groupe qui a "un besoin de liquidités attendu au troisième trimestre", selon Anne-Marie Couderc, présidente non exécutive. "Aujourd'hui, Air France opère moins de 5% de son programme, KLM moins de 10%", a-t-elle précisé.

Les modalités d'aides prévues par les gouvernements "offrent des possibilités de deux natures", des "prêts bancaires garantis par les Etats et par ailleurs des prêts directs (par les Etats) possibles si nécessaires", a-t-elle précisé. 

"Côté français, ça devrait pouvoir avancer assez vite", a-t-elle poursuivi, ajoutant que les décisions devraient ensuite suivre côté néerlandais. "Je ne pense pas que nous puissions faire coïncider les deux calendriers."

Evoquant une situation liée au Covid-19 "d'une extrême gravité", M. Smith s'est engagé à mener à terme son plan stratégique présenté en novembre avec même "une accélération des transformations nécessaires".

200 millions d'euros de pertes l'an dernier

"C'est une situation sans précédent, des compagnies feront faillite, d'ailleurs cela a déjà commencé. Virgin Australia est en cessation de paiement et la France ne sera probablement pas épargnée", a-t-il noté. "Nous avons beaucoup de travail à faire" sur le réseau de vols intérieurs en France, a-t-il poursuivi.

Air France y a perdu 200 millions d'euros l'an dernier en raison de la concurrence des trains à grande vitesse et des compagnies low-cost, a précisé la directrice générale d'Air France Anne Rigail.

Il faut que le "réseau domestique devienne rentable le plus tôt possible", a insisté M. Smith.

Quant à la reprise, elle sera "lente et progressive", a-t-il estimé. "Fin juin, début juillet, nous prévoyons une activité un peu plus haute" d'abord en France et en Europe.

C.C. avec AFP