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Devoteam prêt à regarder un rachat des activités souveraines d’Atos

Le patron de Devoteam, Stanislas de Bentzmann a estimé hier mercredi sur BFM Business qu’il s’intéresserait aux activités de cybersécurité si Airbus jetait l’éponge.

Il y a des chasseurs qui attendent leur heure. Les difficultés financières d’Atos suscitent l’intérêt de plusieurs concurrents depuis deux ans. Tous ont regardé le dossier ou continuent à avoir un œil dessus alors que le groupe de services informatiques se dirige vers une restructuration massive. Hier, mercredi 13 mars, c’est Devoteam qui est sorti du bois sur l’antenne de BFM Business. Son co-président et co-fondateur Stanislas de Bentzmann n’a pas caché lorgner les activités de cybersécurité d’Atos, dites "BDS".

"On ne va pas se mettre dans la course, sauf si Airbus ne reprend pas, ça rebattra les cartes", a-t-il expliqué. Devoteam pourrait se manifester si l’avionneur ne trouvait pas d’accord avec Atos. Selon plusieurs sources, les négociations avec Airbus avancent difficilement. "Ils étudient les comptes de très près, sont méfiants sur l’état financier de BDS, reconnaît un proche d’Atos. C’est aussi le jeu, ils essaient de tirer le prix à la baisse". L’activité de cybersécurité doit être vendue autour de 1,5 milliard d’euros.

Les 7.000 salariés dans la balance

Devoteam est intéressé par la "cyber" d’Atos mais aussi potentiellement ses supercalculateurs qui sont notamment contractualisés avec le ministère français des Armées et l’Otan. Stanislas de Bentzmann estime qu’il "n’a pas la nécessité de reprendre des équipes", a-t-il ajouté sur notre antenne. Un handicap alors qu’Airbus prévoit de garder les 7.000 salariés de BDS.

Les négociations entre Airbus et Atos sont attendues pour la fin du mois. D’ici là, le groupe informatique doit dévoiler le 20 mars ses résultats annuels pour 2023. Le réel niveau de trésorerie est très attendu alors que, dans l’entourage du groupe, pas grand monde ne croit au chiffre de 2,2 milliards d’euros qui a été communiqué il y a deux semaines.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business