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Deux tiers des hôtels Accor fermés et 220.000 collaborateurs au chômage

En 10 jours, 75% des 300.000 collaborateurs du groupe Accor ont cessé de travailler. Sur BFMTV, Sébastien Bazin, PDG du groupe, annonce que 70 millions d'euros sont mis de côté pour aider les plus fragiles et que les hôtels fermés pourront accueillir, comme à Paris, soignants ou forces de l'ordre.

"L'hôtellerie est à l'arrêt". C'est ainsi que sur BFMTV, Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor a résumé la situation pour le secteur en général et son groupe en particulier. Le dirigeant a expliqué comment en dix jours, les deux tiers des 5000 hôtels basés dans une centaine de pays ont brutalement été mis à l'arrêt. 

"Entre le 20 et le 30 mars, nous avons imposé à 220.000 personnes, soit 75% de nos 300.000 collaborateurs de ne pas revenir le 1er avril", précise Sébastien Bazin. 
"Pour fonctionner quand on est hôtelier, il faut trois choses: la libre circulation des personnes, l'essor des voyages d'affaires et les loisirs. Ces trois éléments ont disparu".

70 millions d'euros pour aider le personnel en détresse

Pour aider ses collaborateurs à faire face à la situation, Accor a pris des mesures d'urgence. "Pour aider les gérants des plus petits établissements, j'ai demandé à ce que 25% des dividendes ne soient pas versés. 70 millions d'euros ont été mis de côté pour cela", précise le dirigeant.

Cette somme servira à aider "les collaborateurs en détresse personnelle s'ils ne peuvent pas se nourrir, aider nos petits propriétaires, mais aussi nos partenaires stratégiques pour faire en sorte qu'ils passent la crise".

Sébastien Bazin annonce même que le groupe paiera les frais d'hospitalisation pour tout ceux qui en auront besoin "dès lors qu'ils n'ont pas d'assurance et cela dans tous les pays où nous sommes". Ces procédures d'urgence ont été prévues pour 60 jours, "mais ça devrait durer 90 jours", estime le PDG d'Accor. 

Accueillir des soignants dans les hôtels

Sébastien Bazin a aussi rappelé que si les hôtels n'accueillent pas de clients, ils peuvent tout de même servir. "On peut les utiliser pour accueillir des personnes infectées ou héberger et nourrir le personnel soignant ou les forces de police".

Cette opération a déjà été lancée en France. A Paris, 3500 personnes sont hébergées. "Nous déployons cette opération en Belgique, en Angleterre, aux Etats-Unis, au Pérou, au Vietnam et au Canada", annonce Sébastien Bazin.

Pour cette opération, le groupe Accor a créé la plateforme CEDA, pour Coronavirus Emergency Desk Accor, afin de centraliser les besoins et proposer des solutions d'hébergement à travers la France en collaboration avec les hôteliers du groupe Accor et les autorités compétentes.

Le personnel qui travaille dans ces hôtels est constitué de volontaires, indique le dirigeant est précisant qu'ils ont l'équipement nécessaire pour accueillir ces publics. Auront-ils une prime pour ce travail? 

"Je veux d'abord aider ceux qui ne reçoivent que 10% de leur salaire au Chili, au Laos ou ailleurs avant de m'intéresser à la prime pour les Français. Pardon d'être aussi clair", a annoncé Sébastien Bazin.
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco