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Des contrôleurs de transports publics menacés de licenciement pour avoir ôté leur visière de protection

Les deux contrôleurs de la Stas à Saint-Etienne, mis en cause pour avoir ôté leur visière de protection, sont syndiqués à la CGT.

Les deux contrôleurs de la Stas à Saint-Etienne, mis en cause pour avoir ôté leur visière de protection, sont syndiqués à la CGT. - Philippe Lopez-AFP

Deux contrôleurs de la Société des transports en commun de l'agglomération stéphanoise (STAS), ayant retiré leur visière de protection, obligatoire en plus de leur masque, sont menacés de licenciement, a-t-on appris selon la CGT et auprès de la direction de cette filiale de Transdev.

Retirer sa visière de protection pour un contrôleur des transports publics peut lui coûter son emploi comme à Saint-Etienne où deux agents encourent des sanctions pour ce motif. "Les deux agents sont en mise à pied conservatoire, sans salaire, depuis la date des faits, le 14 mai", selon la section syndicale CGT de la Stas (société des transports de l'agglomération stéphanoise), filiale du groupe Transdev.

Selon la CGT, ces quinquagénaires "avaient dû retirer leur visière à cause de la buée importante qui s'était formée sur leurs lunettes de vue". "Lors du conseil de discipline qui s'est tenu vendredi dernier, deux des trois cadres qui y participaient ont demandé le licenciement de nos collègues", a déclaré Vincent Delorme, représentant CGT de l'entreprise.

La buée sur les visières pose problème, selon la CGT

"On cherche à se débarrasser de deux fortes têtes en s’appuyant sur des propos mal interprétés", a-t-il affirmé. Les deux employés mis en cause sont syndiqués à la CGT.

"Notre entreprise reconnaît que la buée pose problème, en comité social et économique nous en avons longuement discuté. Pour nous, il s'agit de répression syndicale et nous ne pouvons pas laisser faire", estime la section CGT de la STAS.

Cette dernière estime que "les conseils de discipline ne sont que des formalités, notre direction n’écoute pas les arguments de la défense".

La direction de la STAS considère, quant à elle, que "la procédure disciplinaire en cours pouvant conduire au licenciement de deux vérificateurs résulte d'une accumulation de faits sur plusieurs jours, constituant une obstination manifeste à refuser d'appliquer les mesures de sécurité".

Le 9 mai, "un des agents mis en cause avait mis délibérément à la poubelle une vingtaine de guides de reprise d’activité élaboré avec les instances représentatives du personnel et le médecin du travail", selon Ludovic Jourdain, directeur général de la STAS. 

Deux jours plus tard, "les deux hommes avaient déjà refusé de porter leur visière lors d’une opération de distribution de masques aux usagers".

Frédéric Bergé avec AFP