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Corse, Pyrénées-Orientales, Calvados… des bars et restaurants expérimentent déjà le pass sanitaire

Dans quelques départements, des expérimentations du pass sanitaire sont menées à titre volontaire dans certains bars et restaurants.

Le pass sanitaire n'entrera en vigueur que le 9 août prochain pour les bars et les restaurants, mais dans certains établissements de Perpignan, Calvi ou Deauville, il faut le présenter dès maintenant. Des expérimentations de l'application du pass sanitaire sont en effet menées "en avant-première" dans certains bars et restaurants volontaires de quelques départements.

L'objectif: freiner la circulation du virus, particulièrement active dans certains lieux très fréquentés en été, mais aussi déceler les éventuels problèmes concrets que pose sa mise en œuvre, avant qu'il soit étendu à l'ensemble du territoire.

Du côté de la Corse, une douzaine de bars et restaurants sont concernés. "Le peu d'étrangers qu'il y a, ils ne comprennent pas pourquoi on leur demande le pass sanitaire, mais sinon au niveau de la clientèle française et des locaux, tout rentre dans l'ordre et tout le monde joue le jeu", assure le gérant d'un bar de Calvi, interrogé par BFMTV.

Dans les Pyrénées-Orientales, soumises à un couvre-feu à 23h depuis la mi-juillet, une vingtaine d'établissements ont été autorisés à rester ouverts jusqu'à 2h du matin en échange d'un protocole sanitaire strict – concrètement, l'application du pass sanitaire.

"On a deux types de clients. On a des clients sont très contents d'avoir le pass sanitaire, qui se sentent bien plus en sécurité quand ils viennent dans nos locaux, et après malheureusement, on a des clients qui sont très réfractaires et qui se braquent un peu. Il faut faire un peu de psychologie avec chacun d'entre eux", expliquait la semaine passée sur BFMTV le gérant d'un "bar-test" du centre-ville de Perpignan.

"C'est vraiment compliqué"

Si, en majorité, les clients s'adaptent facilement, certains opposants au pass sanitaire tentent néanmoins de se faire entendre. Des appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour mettre aux établissements volontaires des mauvaises notes et appréciations sur les sites d'avis en ligne.

En raison de "nombreux envois d'avis qui ne décrivaient pas une expérience directe avec cet établissement, nous avons suspendu la publication de nouveaux avis", peut-on lire sur la page de certains restaurants sur TripAdvisor. Google, de son côté, a supprimé les commentaires négatifs les plus récents.

Mais pour certains établissements, ce n'est pas la réaction des clients que l'on craint, mais le surcroît de travail nécessaire pour contrôler le pass sanitaire.

"À l'intérieur, ça aurait été bien. À l'extérieur, dans une grande terrasse [de 150 couverts comme la mienne] où les gens rentrent de tous les côtés, c'est vraiment compliqué. Parfois j'ai trois personnes mobilisées. Quand [les clients] arrivent tous en même temps c'est vraiment compliqué", regrette un glacier de Calvi, qui ne participe pas à l'expérimentation menée en Corse.
Jérémy Bruno Journaliste BFMTV