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Coronavirus: Solidaires appelle à reporter la campagne d’impôt sur le revenu 2020

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- - Philippe Huguen - AFP

Le premier syndicat de la Fonction publique a appelé à reporter la campagne de l’impôt sur le revenu. "Une exigence responsable" sachant que chaque année à cette occasion, 4 millions de contribuables se pressent au guichet du fisc, a fait valoir Solidaires.

Solidaires, premier syndicat représentatif au sein des finances publiques, a réclamé lundi le report de la campagne de l'impôt sur le revenu, une "obligation sanitaire" selon lui en pleine épidémie de coronavirus. La date d'ouverture du service de déclaration en ligne des revenus est prévue pour le moment au 8 avril.

"Le report de cette campagne déclarative constitue une exigence responsable et de bon sens au regard de la situation d'urgence sanitaire", fait valoir le syndicat dans un communiqué.
"Avec 4,5 millions de sollicitations des contribuables aux guichets des services des finances publiques, lancer la campagne dans ces conditions est de fait une prise de risque pour la santé des agentes et des agents des finances publiques, mais aussi pour celle des contribuables", ajoute Solidaires finances publiques.

L'État continuerait d'encaisser les acomptes

"Le lancement de cette campagne particulière remettrait en cause l'organisation interne mise en œuvre ces derniers jours, qui limite la présence physique des agents et privilégie le télétravail", prévient-il.

Elle induirait "une présence physique plus importante des personnels dans les services des impôts des particuliers, les centres de contact, centres impôt service, centres de prélèvement service, dans un contexte où, comme de nombreux salariés du privé et du public, les agents et les agentes des finances publiques ne disposent que de très peu, voire pas du tout de dispositifs de protection (masques, gants, etc.)".

Pour le syndicat, le report de cette campagne qui devait débuter en avril "aurait un impact limité sur le budget de l'État".

"Les avis d'imposition seraient nécessairement décalés, tout comme les émissions de rôle de l'impôt. Mais l'État continuerait d'encaisser les acomptes et le prélèvement à la source avec, pour le contribuable, la possibilité d'ajuster son taux de prélèvement en cas de changement de situation financière et/ou personnelle", explique-t-il.

"Les droits sociaux des contribuables en lien avec le niveau de revenu, pourraient être prorogés et régularisés par la suite. Pour celles et ceux qui pourraient prétendre à des nouveaux droits sociaux, une attestation sur l'honneur de leurs revenus déclarés pourrait être suffisante pour ouvrir les droits nouveaux avec des contrôles a posteriori", ajoute le syndicat.

N.G. avec AFP