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Coronavirus: le gouvernement relève les prix maximum des gels hydroalcooliques des pharmacies

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- - Loic Venance-AFP

Le gouvernement a rectifié le tir en augmentant le prix maximum des gels hydroalcooliques préparés dans les officines ou revendus par elles en vrac. Une mesure qui, en rémunérant mieux les pharmacies, devrait contribuer à remédier à la pénurie de ces produits que la crise sanitaire rend indispensables.

 eLa pénurie de gel hydroalcoolique continue globalement de sévir, incitant des initiatives atypiques comme celle du groupe de luxe LVMH à en produire sur ses sites en France. Une des clés du blocage actuel du marché de ces produits tient en partie aux prix arbitrairement plafonnés par le gouvernement via un décret, pour éviter la flambée de prix.

Jugés trop bas par nombre de professionnels, ces prix maximum auraient dissuadé des fournisseurs d'en mettre en quantité importante sur le marché, alimentant ainsi la pénurie de ces produits. Ils sont pourtant indispensables en pleine crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus Covid-19 et très demandés par les Français.

Si les officines sont autorisées à en fabriquer depuis un autre arrêté en date du 6 mars dernier, nombre d'officines ont dénoncé les pratiques de certains fournisseurs, qui leurs vendraient leurs produits encore trop chers les obligeant à vendre à perte en raison du prix maximum de vente au détail fixé par décret. En outre, ce prix maximum, jugé trop bas, inciterait peu les pharmacies à en produire elles-mêmes, pour celles qui ont les capacités de le faire.

Des coefficients multiplicateurs de 1,5 et 1,3 sur les prix

Par un nouvel arrêté du ministère de l'Économie publié au JO du 15 mars, les prix de vente maximum de ces préparations effectuées et vendues en officine vont pouvoir augmenter dans des limites encadrées par un coefficient multiplicateur par rapport au prix initial fixé par décret. Une hausse justifiée par le fait qu'il s'agit de fabrications artisanales, leur prix ne pouvant pas être du même niveau que celui des gels industriels fabriqués à la chaîne.

Ces prix se voient ainsi autorisés à appliquer un coefficient correcteur fixé à 1,5 pour les contenants de 300 ml ou moins, et à 1,3 pour les contenants de plus de 300 ml. Autrement dit, les prix maximum de vente peuvent respectivement augmenter jusqu'à 50% et 30% de plus que le prix initialement fixé, le portant jusqu'à 25,05 le litre (de 100 à 300 ml) et jusqu'à 19,5 euros le litre (au-delà de 300 ml).

Dans les cas de vente en vrac de ces préparations, les prix maximum que peuvent pratiquer les pharmacies ont eux aussi été relevés. Le coefficient correcteur a été fixé à 1,2 (+ 20%) pour les contenants de 300 ml ou moins et à 1,1 (+10%) pour les contenants de plus de 300 ml.

Enfin, le groupe de luxe LVMH a indiqué hier dimanche 15 mars, qu'il allait fabriquer "en grande quantité" du gel hydroalcoolique sur trois de ses sites de production français dédiés d'ordinaire à ses parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain et Givenchy). Cette production sera ensuite donnée aux hôpitaux. 

Frédéric Bergé