Coronavirus: la France s’affranchit de la norme CE pour importer plus de masques

Pour pourvoir à nos besoins massifs, le gouvernement vient de s’affranchir de la norme CE sur les masques importés. Désormais, les douanes accepteront des masques non-homologués en Europe, mais qui le sont dans quelques autres pays à haut niveau d’exigence.

Faute d’avoir constitué des stocks de masques, la France se retrouve, en pleine épidémie de coronavirus, face à une pénurie. Pour en avoir davantage, l’Etat passe des commandes en masse, et autorise désormais les soignants à utiliser des FFP2 périmés depuis moins de 24 mois. Mais vu nos besoins colossaux, il a décidé d’aller plus loin en faisant sauter une barrière réglementaire à l’importation: la norme CE. 

Jusqu’à présent, pour être vendu aux consommateurs européens, tout produit importé doit correspondre aux normes sanitaires européennes, et donc arborer le logo CE. Mais désormais, pour les masques de protection, les douanes françaises accepteront également les stocks de masques importés qui ne sont pas aux normes européennes. 

Des certifications très exigeantes

“Jusqu’au 31 mai 2020, l’importation et l’usage en France de masques chirurgicaux aux normes américaines et chinoises, ainsi que les masques FFP2 aux normes américaines, chinoises, australiennes, néo-zélandaises, coréennes et japonaises”, sont autorisés, a fait savoir Bercy ce vendredi dans un communiqué.

Ces normes permettent elles aussi de “garantir un niveau adéquat de sécurité” car ces pays sont “très exigeants en la matière”, garantit le porte-parole du ministère de l’Economie. 

Depuis ce week-end, les entreprises sont à nouveau autorisées à passer leurs propres commandes de masques à l’étranger. Dans un premier temps en effet, le gouvernement le leur avait interdit pour garantir ses approvisionnements pour les soignants. 

Dans son communiqué, Bercy appelle donc “les entreprises qui le peuvent à importer tous les masques utiles à la poursuite de leur activité, et à faire preuve de solidarité dans leurs approvisionnements avec les entreprises plus petites de leur secteur en les aidant à s’approvisionner”. 

Nina Godart