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Coronavirus: des soignants saisissent le Conseil d'Etat pour réquisitionner des usines

De nombreuses usines françaises, comme ici celle de Michelin, sont actuellement à l'arrêt.

De nombreuses usines françaises, comme ici celle de Michelin, sont actuellement à l'arrêt. - GUILLAUME SOUVANT / AFP

Des associations représentant des soignants, des patients et des juristes ont saisi le Conseil d’Etat pour réquisitionner des usines et leur faire fabriquer des masques, des tests et des médicaments.

Cinq associations de soignants, patients et juristes ont demandé au Conseil d'Etat de "contraindre" le gouvernement à réquisitionner les usines permettant de fabriquer les masques, tests et médicaments nécessaires à la lutte contre l'épidémie de coronavirus.

Ce recours en "référé mesures utiles" devant la plus haute juridiction administrative a été déposé lundi par les collectifs Inter-Urgences et Inter-Hôpitaux, la Coordination nationale infirmière (CNI), Act-Up Paris et l'Association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico).

"Mettre fin aux hésitations de l'exécutif"

Leur requête a pour but "de mettre fin aux hésitations de l'exécutif" et "de contraindre le Premier ministre à prendre immédiatement les mesures réglementaires de réquisition telles qu'elles sont permises" par la loi d'urgence promulguée la semaine dernière.

Sont particulièrement visées les "usines de production nécessaires" pour fournir aux professionnels divers équipements (masques FFP2, lunettes, respirateurs...), mais aussi "des masques chirurgicaux aux malades et à la population générale".

La demande porte également sur l'approvisionnement en "moyens de dépistage massif" et l'autorisation de "tous les laboratoires vétérinaires et de biologie médicale à réaliser les tests".

Une réponse sous un mois

Il en va de même des "thérapeutiques curatives ou palliatives", dont la pénurie naissante "prive certaines personnes de chances de survie et remet en cause pour d'autres le droit de mourir dans la dignité".

Selon les associations, "ces mesures de réquisition sont indispensables pour envisager la fin du confinement administratif" en vigueur depuis le 17 mars et prolongé jusqu'au 15 avril au moins.

Aucune date n'a cependant été fixée pour l'examen de leur requête, a indiqué leur avocat Me Jean-Baptiste Soufron. Le Conseil d'Etat indique sur son site internet que, dans ce type de procédure, "le juge se prononce dans un délai variant de quelques jours à un mois".

N.G. avec AFP