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Victimes de la météo et de l'inflation, les ventes de bière reculent

Selon Circana, les ventes de bières ont reculé de 9,1% sur un an pour la semaine du 17 au 23 juillet. La faute à des prix qui continuent de grimper et à une météo capricieuse.

Prix qui grimpent en flèche et météo plus que maussade auront eu raison de la consommation de bière en France. Selon l'institut Circana, les ventes de la catégorie "bières et cidres" en grandes surfaces ont reculé de 9,1% sur un an en volume la semaine du 17 au 23 juillet, après une baisse de 13,7% entre le 10 et le 16 juillet.

Le net recul des ventes en magasins a toutefois été compensé par la forte hausse des prix des bières (+10,9% en juillet sur un an, selon Nielsen). D'après Circana, le chiffre d'affaires du rayon bières a en effet progressé de 2,9% lors de la troisième semaine de juillet.

Nielsen, qui analyse de son côté l'évolution des ventes de bières sur les huit dernières semaines, observe un recul des ventes de 5,3% sur un an en volume sur la période, mais une hausse de 3,5% en valeur.

La bière, un produit "météo sensible"

Le fort recul des ventes de bières en volume depuis plusieurs mois s'explique bien entendu par l'inflation qui contraint les ménages à faire des arbitrages lors de leurs achats, et à délaisser les produits les moins essentiels. Mais l'épisode pluvieux qui touche une partie du pays depuis plusieurs jours n'a pas non plus aidé à relancer les ventes à une période de l'année pourtant propice à la consommation de bières.

"Les écarts de température par rapport à l’année dernière participent aux différences de tendance entre les rayons", confirme Circana. D'autant que "la canicule persistait à cette période en 2022".

D'autres produits dits "météo sensibles" sont également à la peine. C'est par exemple le cas des boissons rafraîchissantes sans alcool et des eaux (baisse des ventes en volume de 13,7% sur un an entre le 17 et 23 juillet), et en particulier des jus de fruits frais (-24,6%), ou encore des "surgelés et glaces" (-7,1%). Les produits solaires (-18,5%) et les salades de fruits (-22,9%) font quant à eux partie des catégories les plus pénalisées en valeur.

Pas de baisse de prix à attendre sur la bière

Les prix des bières ne devraient pas baisser de sitôt. En mai, les brasseurs avaient prévenu qu'ils ne comptaient pas renégocier leurs tarifs avec la grande distribution à ce stade, compte tenu de la flambée des coûts à laquelle ils ont été confrontés:

"Chaque entreprise verra en fonction de sa propre politique commerciale. Mais d'une manière générale, il y a un décalage dans le temps. Les contrats d'énergie ont été signés fin 2022. On a eu un décalage avec les négociations qui ont été retardées et donc aujourd'hui on a beaucoup de défaillances de brasseries. Juste un chiffre: entre janvier et mars, on a eu 30 défaillances de brasseries, contre 15 sur toute l'année 2022", avait déclaré sur BFM Business Magali Filhue, déléguée générale du syndicat Brasseurs de France.

Dans un communiqué publié en mai, les Brasseurs de France alertaient déjà sur la flambée de leurs coûts de production, du verre à l'énergie, et regrettaient que le gouvernement "jette l'opprobre" sur les industriels en leur demandant de faire des efforts sur les prix.

"Quand on entend qu'on ne jouerait pas le jeu, cela suscite une incompréhension totale de notre part", avait réagi Magali Filhue, estimant que le secteur n'a "jamais été confronté à de telles difficultés".
https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco