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Vers un principe de pollueur-payeur pour les lingettes jugées trop polluantes

Les lingettes, imbibées de produits et fabriquées à partir de coton et de plastique, ne sont pas recyclables.

Les lingettes, imbibées de produits et fabriquées à partir de coton et de plastique, ne sont pas recyclables. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Le gouvernement s’apprête à appliquer le principe pollueur-payeur aux industriels de la lingette, un produit qui ne se recycle pas et qui coûte cher aux pouvoirs publics en entretien des canalisations.

Elles pullulent aux rayons cosmétique, premier âge ou produits d’entretien, et les consommateurs les plébiscitent. Problème : les lingettes à usage unique ne se recyclent pas, et finissent souvent dans les canalisations qu’elles ont tendance à boucher. Du coup, le gouvernement s’apprête à obliger les fabricants de lingettes à organiser, et surtout à financer, la gestion des déchets qu’elles occasionnent, raconte Le Parisien ce vendredi.

Cette nouvelle règle devrait figurer dans la future loi sur l’Économie circulaire, sur laquelle travaillent actuellement les équipes de Brune Poirson, la secrétaire d’État à la Transition écologique. Le texte doit être présenté en conseil des ministres sous un mois.

Actuellement, tous les metteurs sur le marché de produits doivent participer financièrement à la gestion des déchets qu'ils occasionnent via l'éco-contribution. Mais certains plus que d'autres, via une "responsabilité élargie du producteur", à laquelle sont par exemple soumis les fabricants de peintures, solvants et autres produits chimiques. Et donc demain, les producteurs de lingettes.

De très chères lingettes

Les ONG promeuvent depuis longtemps cette idée de responsabiliser les metteurs sur le marché de produits dont les déchets sont nocifs pour l’environnement. Ainsi, Zero Waste pointait spécifiquement le problème des lingettes ménagères il y a quelques mois sur BFMTV : "Ce sont des produits composites, absolument pas recyclables parce qu’imbibés de produits et fabriqués à base de coton et de plastique mélangés", expliquait ainsi Laura Chatel, chargée de campagne de l’association. Elle invitait alors à "les interdire, ou en tout cas les taxer".

Pire, ces petits textiles coûtent cher aux collectivités locales en maintenance. Très souvent jetées dans les toilettes, elles bouchent les canalisations et gênent le travail des stations d’épuration. Sans compter que les produits parfois toxiques dont elles sont imbibées se répandent dans les réseaux d’eau. De leur côté, les industriels précisent avoir commencé à afficher des logos de cuvettes de WC barrées sur leurs paquets de lingettes.

Pour autant, ces textiles à usage unique continuent de rencontrer le succès dans l’Hexagone. quatre foyers français sur dix en utilisent, selon le Parisien. Alors que, d’après l’ONG écologiste WWF, elles coûtent seize fois plus cher et créent vingt fois plus de déchets qu’un nettoyage classique.

Nina Godart