Une flambée des prix? Les industriels dénoncent des "prédictions apocalyptiques qui n'ont aucune chance de se produire"

Répondant aux accusations de la grande distribution, qui dénonce un "scandale" inflationniste, les grands industriels de l'agroalimentaire tiennent à défendre la proposition de loi Descrozaille.

Une proposition de loi pourrait-elle faire exploser les prix dans les supermarchés? La grande distribution ne cesse de batailler contre la proposition de loi portée par le député Frédéric Descrozaille, qu'elle considère comme un "scandale" inflationniste dicté par les grands industriels du secteur agroalimentaire. Ces derniers, eux, dénoncent des craintes excessives, évoquant des "prédictions apocalyptiques" irréalistes par la voix de l’Institut de liaison des entreprises de consommation (Ilec), qui représente les fabricants des produits de grande marque.

"Ce n'est pas le moment d'alarmer les gens avec des prédictions apocalyptiques", a réagi ce matin Richard Panquiault, directeur général de l'Ilec, sur BFM Business.

"Ce n'est pas la première fois"

Les patrons des enseignes de la grande distribution se succèdent les uns aux autres ces derniers jours pour évoquer des fortes hausses de prix, à deux chiffres, si la proposition de loi Descrozailles était adoptée. En réponse, Richard Panquiault a regretté une "manie" qui consiste à "annoncer des prédictions apocalyptiques qui n'ont aucune chance de se produire". Ceux qui les avancent "vont revenir a posteriori vous expliquer que, si ça ne s'est pas produit, c'est grâce à eux, ce n'est pas la première fois que j'entends ça", a poursuit le directeur général de l'Ilec.

Ce dernier a évoqué un "consensus" sur des "augmentations de tarifs entre 12% et 15%" pour les produits alimentaires. "C'est déjà beaucoup […] mais ce n'est pas 30%, ce n'est pas 40%", a-t-il avancé. Par ailleurs, ces hausses de 12 à 15% sont des augmentations "avant les négociations" et "on sait très bien qu'il y a toujours un énorme coup de rabot de la part des distributeurs", a poursuivi le directeur général de l'Ilec.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV